Etude sur les Usages et bonnes pratiques des technologies  et des documents de communication dans l’enseignement à distance et l’apprentissage libre, plus particulièrement dans la formation continue des enseignants au Sénégal

Papa Youga DIENG
Conseiller Technique TICE
Correspondant RESAFAD/Sénégal
Direction de l’Enseignement Moyen et Secondaire Général
Novembre 2004


Table des matières

1. Cadrage sociétal et technique
1.1 Le pays
1.2 Les TIC au Sénégal
1.3 Le Système Educatif
2 Organisation de la formation des enseignants
2.1 Formation initiale
2.1.1 Les enseignants de l’élémentaire
2.1.2 Les enseignants de l’enseignement moyen et secondaire
2.2 La formation continue des enseignants
3 Usages originaux hors éducation
3.1 MANOBI (http://www.manobi.sn): un système d’information en temps réel sur la situation les marchés pour les producteurs agricoles et marchands
3.2 Le Premium Contact Center International (PCCI): un centre d’appel sénégalais (www.pcci.sn)
4 Description la situation actuelle  hors enseignement supérieur
4.1 Politique générale du Ministère de l’Education
4.1.1 Politique de réduction des coûts : Partenariat Ministère de l’Education - secteur privé
4.1.1.1 Partenariat ME-SONATEL
4.1.1.2 Partenariat ME-CISCO
4.1.1.3 Partenariat ME – Microsoft
4.1.2 Politique d’équipement des établissements scolaires, de mise en place de structure TICE : Partenariat ME – ONG et partenaires au développement
4.1.2.1 Equipement des établissements scolaires
4.1.2.2 Le réseau des centres de ressources multimédias régionaux
4.1.3 Conclusion : récapitulatif des projets TIC
4.2 La formation des personnels par le biais de la FOAD
4.2.1 Le Diplôme Universitaire de Communicateur multimédia (DUCM)
4.2.2 Le Master UTICEF
4.2.3 Formation CISCO
4.2.4 African teachers network de schoolnet africa (SNA)
4.2.5 Projet de Formation à distance des chefs d’établissement (FADCE)
4.2.6 Projet de formation à distance des vacataires et corps assimilés  à travers l'outil WorldSpace
5 Usages originaux et pratiques spécifiques dans l’éducation pré-universitaire
5.1 cas du site www.examen.sn : du « saut technologique » aux « agents de diffusion » 
5.2 Des ressources pédagogiques en ligne pour les enseignants des lycées et collèges du Sénégal
5.3 Groupe pour l’Etude et l’Enseignement de la Population (GEEP)
Conclusion
Bibliographie
Sitographie


Liste des tableaux

Tableau 1 : Evolution des effectifs et du Taux Brut de Scolarisation (TBS) dans l’enseignement moyen
Tableau 2: les formations à l'ENS.
Tableau 3 : Coûts de connexion LS Education
Tableau 4 : d'après CHALLIOT C. (2004) Les projets TICE actuels au Sénégal. Document interne. Projet Qualité. Dakar : Ministère de l'Education.

Liste des figures

Figure 1: carte du Sénégal
Figure 2 : Taux de pénétration par marché
Figure 3 : évolution du Chiffre d'affaire des secteurs des télécommunications par rapport au PIB
Figure 4 : page d'accueil de FADCE http://fadce.education.sn
Figure 5 :Page d’accueil : entrée par classe ou moteur de recherche
Figure 6 : Site de l’IREMPT http://irempt.education.sn
Figure 7 : Site de la SFC http://sfc.education.sn

1. Cadrage sociétal et technique

1.1 Le pays

Le Sénégal est un pays en voie de développement  situé à l'avancée la plus occidentale du continent africain dans l'Océan Atlantique. D'une superficie de 196 722 km2, il est limité au Nord par la Mauritanie, à l'Est par le Mali, au sud par la Guinée et la Guinée Bissau, à l'Ouest par la Gambie, et par l'Océan Atlantique sur une façade de 500 km

Le Sénégal est un pays indépendant depuis 1960. Le régime politique est démocratique, Maître Abdoulaye Wade est le président de la République. Il a été élu au suffrage universel en avril 2000 (au deuxième tour, avec 58.49%), Macky Sall est le Premier Ministre depuis 2004.

La population du Sénégal est estimée à 10,85 millions d'habitants en 2004 avec 43.2% de la population âgés de 0 à 14 ans et un ratio hommes/femmes de 0,93. Plus de 25% de la population est concentrée dans la région de Dakar. L'autre pôle de concentration est le centre du pays (le bassin arachidier) avec plus de 35 % de la population. L'Est du pays est très faiblement peuplé. Le Sénégal compte une vingtaine d'ethnies dont les principales sont les wolof (43 %), les Pular (24 %), et les séréres (15 %). Les étrangers représentent environ 2 % de la population. Ils sont surtout présents dans la capitale Dakar où on les rencontre dans le commerce, l'industrie, les services et les organismes internationaux.

La Langue officielle est le français. Le pays compte 11 régions administratives : Dakar, Ziguinchor, Diourbel, Saint-Louis, Tambacounda,  Kaolack,  Thiès, Louga, Fatick, Kolda, et  Matam.


Figure 1: carte du Sénégal (source : Direction des Travaux Géographiques et Cartographiques)

Indicateurs socioéconomiques

Capitale : Dakar

Langue officielle : français
Population : 9,7 millions d’habitants

% Femmes : 52 % *

% jeunes de moins de 20 ans : 56 % *
PIB/hab. : 481 $

Budget National pour l’Education : 40 %
IDH : 0.430 (156ème)
Taux d’alphabétisation : 38,3%
Taux d’achèvement : 50,1%

sources : http://www.poledakar.org

* recensement 1997

1.2 Les TIC au Sénégal

Selon l’Agence de Régulation des Télécommunications, le Sénégal mène une politique active d'établissement de liaisons d'interconnexion avec tous les pays de la sous – région. Le Sénégal, avec un taux de numérisation de 100%, est bien intégré au réseau mondial de câbles sous - marins de fibre optique ( ATLANTIS II et SAT 3 / WASC SAFE ). Le débit de la bande passante Internet internationale du Sénégal est passé à ½ Gigabits depuis le 22 octobre 2004. Elle n'a pas cessé d'augmenter depuis deux ans : 53 mbits/s en juin 2002, 79 mbits/s en novembre 2002, 90 mbits, 310 mbits/s le 30 septembre 2003 et enfin à ½ Gbits[1].  

La figure ci-après montre forte croissance du nombre d’utilisateurs des outils de communication. En 2003, le nombre d’utilisateur par outil de communication est :


Figure 2 : Taux de pénétration par marché [3]

Le fort écart entre le nombre d’abonnés Internet et le nombre d’utilisateurs se justifierait par la forte fréquentation des cybercafés et d’autres salles informatiques (écoles, universités). La forte croissance du nombre d’utilisateurs d’Internet entre 2000 et 2003 coïncide avec la mise en œuvre de l’offre ADSL par la SONATEL. Le haut débit à des coûts réduit a induit une forte baisse des prix pratiqués les cybercafés. Le prix d’une heure de connexion à Internet dans les cybercafés est autour de 300 F CFA/heure, soit moins d’1/2 Euro. L’augmentation du nombre d’abonnés ADSL élargi aussi l’accès car le temps de connexion n’est plus un facteur multiplicateur du coût pour les utilisateurs (en comparaison avec l’accès RTC).

Le fort développement des mobiles a tiré la croissance du marché en volume ces dernières années.

Du point de vu économique, le secteur des télécommunications est le secteur le plus dynamique de l’économie sénégalaise, il pèse plus de 6% du PIB. La figure ci-après présente l’évolution du chiffre d’affaire du secteur par rapport au PIB depuis 1998.


Figure 3 : évolution du Chiffre d'affaire des secteurs des télécommunications par rapport au PIB [4]

Selon l’ART, Le Sénégal a l’un des taux de pénétration des TIC les plus élevés de la région (10% pour la voix et 1,46 % pour l’Internet) ; il se situe au niveau des pays d’Afrique du Nord en 2000.

Pour assurer un développement harmonieux du secteur des télécommunications, l’Etat a mis en place l’Agence de Régulation des Télécommunications[5].

1.3 Le Système Educatif

La politique d'éducation du Sénégal pour la décennie 1999-2008, s’appuie sur la loi d’Orientation 91-22 du 16 février 1991. Dans le cadre de l’initiative spéciale des Nations Unies pour l’Afrique, Le programme décennal (1999-2008) de l’Education et de la Formation pour le Sénégal est conçue. Les objectifs du PDEF sont définis en perspective de la scolarisation universelle et reposent  sur les axes  suivants : élargissement de l'accès à l'éducation et à la formation en matière de compétences utiles à la vie ; consolidation des capacités à dispenser une éducation pertinente et de qualité à tous les niveaux ;  création des conditions pour une coordination efficace des politiques et programmes d'éducation ; rationalisation de la mobilisation et de l'utilisation des ressources.

D’après une étude[6] réalisée par le Centre de Recherche en Economie Appliquée (CREA) en 2004, l’évolution des effectifs scolaires de ces dix dernières années est marquée par une hausse des recrutements dans le système qui s’est accéléré par la suite, particulièrement dans l’enseignement élémentaire et moyen. Dans la « Petite enfance », qui inclut l’enseignement préscolaire classique, l’initiative « Case des tout petits » et le développement de Centres d’éveil communautaires ont porté la croissance d’un sous-secteur dont les recrutements, jusqu’à la fin des années 90, n’augmentaient que de mille à deux mille élèves par an. Grâce à l’accélération de son expansion ces quatre dernières années, ses effectifs ont été multipliés par 2,3 en 2003 par rapport à leur niveau en 1991 où ils étaient à 17 000. A la quasi-stagnation des effectifs dans l’enseignement élémentaire des années 80 et du début des années 90 ( avec des taux de croissance variant entre 2,4 % et 4 %) a ainsi succédé une forte poussée qui a porté les taux de progression des effectifs jusqu’à 9 % par an. On peut constater la même évolution dans l’enseignement moyen où la croissance annuelle des effectifs a augmenté de 2,7 % entre 1997 et 1998,et de 13 % entre 2002 et 2003 (Cf. tableau ci-après) puis de 15,7% entre 2003 et 2004.


Tableau 1 : Evolution des effectifs et du Taux Brut de Scolarisation (TBS) dans l’enseignement moyen
[7]

Cette forte progression des effectifs et le passage du TBS de 22,9 % à 29,4% entre 2000 et 2004 résultent des efforts fournis par l’Etat et les partenaires au développement dans le cadre de l’Education pour Tous (EPT) : élargissement de l’accès à l’éducation (construction de nouveau collèges et salles de classe), initiatives pour la scolarisation et le maintien des filles à l’école, part importante du budget national allouée à l’éducation (40% du budget national en 2004 et 50% en 2005), recrutement d’enseignants notamment des vacataires et contractuels.

Depuis 1995, un nouveau corps d’enseignants du primaire, appelés volontaires de l’éducation nationale, a intégré le système éducatif. Ils sont tous de jeunes Sénégalais, titulaires au moins d’un baccalauréat pour certains, et d’une licence pour d’autres. Le recrutement de ce nouveau type d’enseignant s’est intensifié à partir de 2002, au rythme de 2500 par année[8]. Au niveau de l’enseignement moyen et secondaire les vacataires et contractuels sont recruté en grand nombre, autour de 1500 par annèe, selon la DEMSG.

La problématique de la formation de ces nouveaux types d’enseignants sans diplôme pédagogique se pose. Compte tenu de leur nombre, le Professeur Moustapha Sourang, Ministre de l’Education, affirmait lors de l’ouverture d’une conférence consacrée à la formation à distance (FAD) en 2004 que « les limites de la formation présentielle sont atteintes ». La formation ouverte et à distance est elle une réponse à cette problématique ?

Nous passerons en revue les aspects liés aux TIC dans l’éducation ainsi que l’organisation de la formation des enseignants au Sénégal.

2 Organisation de la formation des enseignants 

La formation des enseignants est structurée en formation initiale et formation continue. Différentes structures sont spécialisées dans des domaines spécifiques de la formation des enseignants.

2.1 Formation initiale

2.1.1 Les enseignants de l’élémentaire

Les instituteurs sont formés dans les Ecoles de Formation d’Instituteurs (EFI) sur sélection après un concours d’entrée de niveau BFEM ou BAC. Les Ecoles de Formation d'Instituteurs (EFI) sont implantées dans les régions de Saint-Louis pour les titulaires du baccalauréat et Thiès, Louga et Kolda pour les titulaires du Brevet de fin d'études moyenne (BFEM). Elles recrutaient chaque année, 700 élèves-maîtres.

La formation dure 1 an et est sanctionnée par un certificat de fin de stage qui permet aux élèves-maîtres de faire directement la pratique du Certificat d'Aptitude pédagogique (CAP) ou du Certificat élémentaire d'Aptitude pédagogique (CEAP) qui leur donne le titre d'instituteur ou d'instituteur adjoint[9].

2.1.2 Les enseignants de l’enseignement moyen et secondaire

La formation des enseignants de l’enseignement moyen et secondaire général est assurée par  L’Ecole Normale Supérieure (ENS) transformée en Faculté des Sciences de l’Education en 2004. Les professeurs de l’Enseignement Technique sont formés à l’ENSUT.

L’ENS assurait la formation de trois types de professeurs : professeurs de l'enseignement moyen (PEM), professeurs de l'enseignement secondaire (PES) et professeurs de Collèges d'Enseignement Moyen (PCEM). Le tableau ci-après donne les conditions de la formation des enseignants à l’ENS[10] :

Types d’enseignants

Niveau d’entrée

durée de la formation

Objectifs de la formation

PES

Bac+4 sur concours

2 ans

La formation à l’ENS vise l'acquisition de savoir, savoir-faire et de savoir-être : formation théorique, formation méthodologique et pratique, enseignement de la morale professionnelle.

PEM

Bac+3 sur concours

1 an

PCEM

Bac sur concours

2 ans

Tableau 2: les formations à l'ENS

Du fait du changement de statut de l’ENS et de la mise en place de la réforme LMD à l’Université Cheikh Anta Diop, des modifications sur les cursus de formation et les diplômes sont à prévoir.

2.2 La formation continue des enseignants

Créée en 1984, la Structure de Formation Continuée (SFC) relevait d’abord directement du Cabinet Du Ministre, avant de passer sous la tutelle du doyen de l’IGEN (1990 / 97) pour être  rattachée en 1999 à la Direction de l’Enseignement Moyen et Secondaire Général du Ministère de l’Education Nationale (Arrêté n° 05036 du 21 juillet 1999).

La Structure de Formation Continuée (SFC) participe, à l’amélioration de la qualité de l’enseignement, par le développement des compétences professionnelles des enseignants du moyen et du secondaire, dans les disciplines choisies par les autorités de tutelle.

Depuis l’année scolaire 1999-2000, elle intervient officiellement sur plusieurs disciplines à travers tout le territoire national : Français, Mathématiques, Sciences Physiques, Sciences de la Vie et de la Terre, Anglais, la Philosophie et l’Histoire-Géographie, l’Allemand, l’Italien, l’Espagnol, l’Arabe et l’Economie Familiale.

Son intervention s’appuie sur une Coordination Nationale et dix pôles régionaux de formation relayés par un réseau de cellules pédagogiques couvrant l’ensemble des établissements du moyen- secondaire. Un onzième pôle sera créé dans la nouvelle région de Matam en 2004[11].

Sa longue expérience a permis à la SFC de mettre au point des modes d’intervention et des outils didactiques adaptés aux situations d’enseignement-apprentissage lui permettant de répondre, dans la limite de ses moyens, aux besoins des enseignants. Un site Internet mettant en ligne des ressources pédagogiques développées par les conseiller pédagogique (http://sfc.education.sn) a été développé avec l’appui de RESAFAD/Sénégal.

3 Usages originaux hors éducation

3.1 MANOBI (http://www.manobi.sn): un système d’information en temps réel sur la situation les marchés pour les producteurs agricoles et marchands

MANOBI Sénégal est le premier opérateur sénégalais de services à valeur ajoutés sur Mobile et Internet pour les entreprises et les professionnels. Elle propose aux producteurs agricoles et marchands un Système d'information en temps réel sur la situation des marchés nationaux ou internationaux. Cette expérience s’appuie sur le téléphone cellulaire et Internet. Par exemple, un producteur peut savoir en temps réel sur quel marché doit-il vendre ses produits pour optimiser ses profits[12].

3.2 Le Premium Contact Center International (PCCI): un centre d’appel sénégalais (www.pcci.sn)

Le PCCI a été inauguré en mai 2002, ce centre d’appel est une société à 100 % sénégalaise, qui n’est donc ni la filiale d’une entreprise française, ni une entreprise étrangère. Les activités du PCCI sont pour l’essentiel du téléservice, du télémarketing et du télétravail. Les clients sont en majorité des européens, avec une prépondérance pour les entreprises et les particuliers français qui constituent l’essentiel de leur champ d’activité. Ces derniers font face aux téléacteurs dont les principales tâches consistent à leur vendre des biens ou des services, à les fidéliser ou à leur proposer des questionnaires. En résumé, des appels téléphoniques d’européens vers leur service client sont traités par le PCCI. La particularité du PCCI réside dans le fait qu’il travail sur le marché extérieur en tant qu’exportateur et fournit de l’emploi aux jeunes sénégalais ( 51 employés en 2002, 739 en 2004 et une projection de 7000 employés en 2005) [13].

4 Description la situation actuelle  hors enseignement supérieur

4.1 Politique générale du Ministère de l’Education

Le Président de la République du Sénégal, « tête de file » de la lutte pour la réduction du gap numérique entre le Nord et le Sud, met en place une politique d’usage intensive des TIC dans l’administration sénégalaise. Le Projet « Intranet Gouvernemental » de la Direction informatique de l’Etat, déploie un réseau (avec un débit de 1 Gb) en reliant les différents ministères par une fibre optique. Les services excentrés étant reliés au réseau par des liaisons sans-fil. Selon le Conseiller Spécial en NTIC du Président de la République, « il sera possible pour le Président de la République de se réunir avec différents Ministres en visioconférence », la téléphonie entre ministères sera libre, il y aura un partage de ressources ainsi que d’autres fonctionnalités. Le Président de la République a affirmé, lors de la Conférence des Ministres africains en Charge des NTIC, avoir commander 10 000 ordinateurs.

La situation politique est très favorable à l’introduction des TIC dans l’éducation mais des freins persistent :

les budgets alloués aux établissements scolaires ne prennent pas en charge l’informatique.

Malgré la non-formulation d’une politique nationale TICE, quelques éléments sont identifiés : le développement de partenariats avec le secteur privé, les ONG et partenaires au développement en vue de généraliser l’équipement des établissements scolaires, la mise en place de structures TICE, la formation des enseignants et le développement de contenus numériques.

4.1.1 Politique de réduction des coûts : Partenariat Ministère de l’Education - secteur privé

Les partenariats dans le domaine des TICE concernent à la fois la mise en place des aspects relatifs au matériel informatique (équipement, réseaux), le développement de contenus numérique et la formation. Les partenaires privés principaux du Ministère de l’Education sont la Société Nationale des Télécommunications (filiale de France TELECOM), CISCO et Microsoft

4.1.1.1 Partenariat ME-SONATEL

Il existe en effet une convention entre le Ministère de l’éducation nationale et la SONATEL qui permet aux écoles de payer Internet avec des réductions de l’ordre de 75%[14]. Un avenant, signé en 2004, introduit des baisses de 50% sur les frais d’abonnement et la redevance mensuelle pour les lignes ADSL. La redevance mensuelle d’une ligne ADSL de 256 K passe à 14 500 FCFA par mois. La SONATEL appui aussi l’éducation à travers sa fondation.

Tableau 3 : Coûts de connexion LS Education

Débit (Kb/s)

Frais de raccordement (FCFA)

Tarif mensuel (FCFA)

64

325 000

240 000

128

325 000

398 000

256

325 000

465 000

512

500 000

765 000

1024

500 000

960 000

2048

500 000

1 260 000

Accès par ligne téléphonique
Frais de raccordement FCFA : gratuits
Frais d’abonnement bimestriel : 7000 FCFA
Frais de communication /heure : 375 F CFA

4.1.1.2 Partenariat ME-CISCO

Au Sénégal, le Centre de Calcul de L’Université Cheikh Anta Diop abrite l’Académie Régionale de CISCO depuis 2003. Elle a été mise en place sur la base d’un partenariat entre  CISCO Systems, l’USAID, le PNUD et la Direction Informatique de l’Etat. Onze autres académies sont créées dans les lycées, collèges et écoles de formation professionnelle du Sénégal.

Les académies CISCO offrent aux élèves et populations environnantes une formation payante reposant sur un modèle en alternance distance/présentielle. La plate – forme de formation à distance utilisée se trouve sur le site Internet de CISCO [Cisco Networking Academy Program (CNAP)]. CISCO assure dans tous les centres une formation pratique permettant aux étudiants d'acquérir les compétences nécessaires pour concevoir, réaliser et exploiter des réseaux IP de petite ou moyenne dimension.

Le programme CNAP comprend 280 heures de formation réparties sur environ neuf mois[15]. La condition d’installation d’une académie CISCO étant le matériel informatique disponible. Le matériel informatique mis en place en général par un autre projet, avec des ambitions pour des usages pédagogiques, servira en plus pour les activités de l’académie. Les personnes ressources les plus compétentes sont en général utilisées comme formateurs. Bien que les résultats des formations soient très positifs, les sortants auront la possibilité de s’insérer directement dans la vie active comme techniciens réseaux, n y a t-il pas là un équilibre à trouver entre les usages pédagogiques des TIC et une formation technique ?

4.1.1.3 Partenariat ME – Microsoft

Un protocole d’accord entre Microsoft et le Ministère de l’Education appelé Partneship In Learning est signé en octobre 2004. Le partenariat prévoit la mise à disposition de logiciels à des pris abordable, le développement d’un portail pour les enseignants et la mise en œuvre d’une série de formations. L’USAID a aussi signé un partenariat avec Microsoft affin d’optimiser en termes de coût son appui au système éducatif sénégalais.

4.1.2 Politique d’équipement des établissements scolaires, de mise en place de structure TICE : Partenariat ME – ONG et partenaires au développement

Malgré les importantes problématiques posées au niveau de l’Education (accès, problème des filles, qualité) et la situation économique, L’Etat s’engage résolument sur le développement des usages des TIC.

4.1.2.1 Equipement des établissements scolaires

Des ONG tels que Wordlinks ou le Groupe pour l’Étude et l’Enseignement à la Population équipent depuis longtemps les établissements. L’obtention d’équipements est également facilitée par divers partenariats. Aujourd’hui, presque tous les lycées sénégalais sont équipés de matériel informatique et connectés à Internet. Les collèges sont en revanche moins bien équipés, tout comme les écoles primaires.

 En ce qui concerne le préscolaire, un programme intitulé « La case des tout-petits » qui a été mis en place par le Président de la République a permis à une cinquantaine d’établissements d’être équipés. Nous pouvons donc constater une pénétration relativement forte du matériel dans les établissements scolaires sénégalais.

Une étude réalisée en 2004 dans le cadre du projet PAEM/CLASS de l’USAID sur les TIC dans des régions de Dakar, Fatick, kolda et Tambacounda a montré que les établissement sont équipés avec des ordinateurs de seconde main. Deux configurations matérielles pourraient être considérées comme les plus intéressantes :

Dans tous les deux cas les machines sont en réseau et connectées à Internet. Il n’a pas été  identifié des ordinateurs dans les salles de classe.

Analyse du réseau minimal :

Les avantages suivants ont été identifiés :

Cette configuration pose les problèmes suivants :

Analyse du réseau élargi

Les avantages identifiés :

Les problèmes identifiés :        

La typologie réseau dans les deux cas est un réseau Ethernet en étoile avec un serveur Windows 2000, un hub et une liaison Internet RTC. La liaison Internet est une LS 64 kb, l’ADSL ou une liaison. Le serveur sert de passerelle Internet et de serveur d’impression. Les potentialités offertes par le serveur ne sont pas en général utilisées : stockage des données, gestion de comptes d’utilisateurs, ressources pédagogiques locales tirées d’Internet, etc. Une optimisation de l’utilisation du serveur a été identifiée au CEM Khar Ndoffene Diouf de fatick par la mise en place d’un serveur Linux connecté à Internet par liaison RTC avec différentes fonctions :

Le déploiement de la liaison ADSL par la SONATEL dans les capitales régionales permettrait aux collèges d’avoir une meilleure connectivité avec des coûts raisonnables. Quelle évolution pour les usages ? Le temps de connexion n’aura pas d’influence sur la facture;

Les écoles utilisent la suite Microsoft Office sur Windows, les études réalisées n’ont pas identifié l’usage des logiciels libres par les élèves. Seul le cas du CEM de Fatick a été signalé sur l’usage d’un serveur Linux.

L’accès des élèves au TIC dans les écoles n’est pas toujours équitable, deux modalités ont été identifiées :

4.1.2.2 Le réseau des centres de ressources multimédias régionaux

Le Ministère de l’éducation, avec l’appui des partenaires au développement met en place un réseau de centres de ressources multimédia régionaux. Cette initiative est née d’une volonté politique forte du Président de la République :

 « … je voudrais vous marquer mon total accord pour l'implantation d'un centre multimédia dans chacune des académies que compte notre pays. C'est un espace pluriel où élèves, enseignants ou simples particuliers pourront trouver des ressources à satisfaire leurs besoins d'information et de communication. C'est surtout un cadre idéal pour la formation des agents de l’Etat, mais surtout des enseignants et des chefs d'établissement… »[16]

Dans le cadre de la réflexion autour de la mise en place de ces centres de ressources multimédias, L’équipe du Ministère de l’Education a travaillé autour en tenant compte du fait que la problématique de l’intégration des TIC dans les dispositifs éducatifs revêt une double complexité : technique et pédagogique. Il faut donc avoir dans le système des hommes et des femmes capables de porter cette intégration et posséder donc des profils de haut niveau variés. L’objectif était donc de contribuer à la mise en place d’une masse critique de ressources humaines capables de gérer l’intégration des TIC à différents niveaux du système éducatif : utilisation dans les pratiques, développement de contenus numériques, ingénierie pédagogique, gestion de dispositifs de formations intégrant les TIC, conception et conduite de FAD, animateurs TIC, etc.

En réponse à cette problématique, le Sénégal a eu l’opportunité d’adhérer à RESAFAD qui a déployé un centre de ressources multimédia au niveau de Dakar et qui bénéficie d’un réseau de personnes ressources à travers son consortium d’universités et d’IUFM et de la coordination. Nous avons utilisé le centre de ressources RESAFAD de Dakar comme un laboratoire pour modéliser les futurs centres de ressources multimédias régionaux. Ce centre RESAFAD a été installé au niveau de la Structure de Formation Continue des professeurs. Nous désirions en effet une articulation forte entre la formation continue des enseignants dans le cadre de l’enseignement des disciplines et l’usage des NTIC. Le dispositif dépend directement du Directeur de l’enseignement moyen et secondaire général.

Après seulement un an de fonctionnement une diversité d’actions ont été mises en œuvre :

Grâce à cette expérience, un second centre de ressources est mis en place à Thiès.

Les études pour la mise en place de centres de ressources dans d’autres régions du Sénégal sont en cours, l’objectif du Ministère étant d’en implanter un par région. Leur rôle sera d’appuyer l’Inspecteur d’Académie dans des actions liées à l’intégration des TICE en conseillant, en formant des personnes relais au niveau des établissements et en développant des outils et des contenus localement. Des articulations entre le Pôle régional de formation continue et le Centre de ressources multimédia régional ont bien entendu été étudiées.

4.1.2.3 Le Schéma Directeur Informatique (SDI): informatisation de l’administration scolaire[17]

Sur financement de la Banque Mondiale et avec l’appui du Partenariat pour l’Efficacité de L’Ecole Sénégalaise  (projet de coopération du Ministère français des Affaires étrangères), le SDI a été lancé officiellement le 31 octobre 2000 à travers sa note de lancement qui précise les objectifs majeurs :

Le projet conduit par la Cellule Informatique du ministère de l’Education (CIME) s’est achevé en 2003. Il n’est pas encore fait état d’une évaluation externe du SDI mais les responsable de la CIME projettent de mettre en place une deuxième du SDI, intégrant les aspects pédagogiques liés aux TICE.

4.1.3 Conclusion : récapitulatif des projets TIC

Le tableau ci-après fait la synthèse des projets TICE dans l’éducation au Sénégal

Institutions

Programmes / projets

INSTITUTIONS NATIONALES

MEN

PDEF (version mars 2003), point II-6 des stratégies globales du plan d’actions : Une extension de l’utilisation des nouvelles technologies par :

la connexion des établissements à Internet ;

le développement de l’enseignement de l’informatique ;

l’utilisation des NTIC comme moyen d’amélioration des processus d’enseignement/apprentissage ;

l’utilisation des NTIC pour une gestion des établissements orientée vers la recherche de la qualité ;

l’élaboration et la mise en œuvre d’un schéma directeur du système d’information du secteur.

MEN / DEE[18]

Volet TICE dans le cadre du plan d’actions  2005-2007 de la DEE (phase 2 PDEF)

ME / DEMSG

Volet TICE dans le cadre du plan d’actions  2005-2007 de la DEMSG (phase 2 PDEF)

Accords Sonatel (tarifs de connexion Internet préférentiel, ADSL depuis peu)

ME / CIME[19]

Schéma Directeur Informatique (voir document "SDI, bilan et perspectives, février 2004)

Accord cadre Microsoft

ME / DEMSG / RESAFAD-TICE

DUCM

Développement d’espaces de travail collaboratif

Développement de contenus numériques

Mise en place du Réseau de Centre Multimédias Régionaux. Le centre de Thiès est opérationnel.

FAD chefs d'établissement…

ME / CIME / DEE / CNFIC

Plan d’intégration de l’informatique dans le cursus scolaire (projet élaboré en janvier 2002 mais visiblement sans suite)

ME / COMNITICE[20]

Commission créée le 13 mai 2003 chargée de conduire la réflexion sur les aspects pédagogiques et didactiques des apprentissages liés à l’utilisation de l’informatique à l’école.

UCAD

UVA (Banque Mondiale)

Campus numérique francophone de Dakar

Projet Cyber Campus (partenariat Etat, Sonatel et entreprise salta Service International) : établir un réseau de télécommunication interuniversitaire et scolaire (basé à la BU de l’UCAD)

DUCM (RESAFAD-TICE)

PROJET Université Réseau d’Information

ENS

Le Laboratoire Informatique -Education (LIE) s’occupe de la formation initiale en informatique des élèves-professeurs  en stage à l’ENS.

La chaire UNESCO en sciences de l’éducation (CUSE) dispense un cours sur les TIC aux auditeurs de la licence puis en maîtrise en sciences de l’éducation.

Le programme Centre d’Application, d’Etude et de Ressources en Apprentissage à Distance (CAERENAD) financé par l’ACDI. Il implique l’ENS et des universités  du Brésil, du Canada, du Chili, du Costa Rica et de l’Ile Maurice. Parmi la quinzaine de projets que comporte le programme, on peut citer le Projet Multi - partenaire 1(PMP1)) qui permet aux enseignants des pays partenaires de suivre à distance des formations diplômantes en utilisant les TIC. 

Le  Réseau international pour la Formation des Maîtres en Afrique (REFORMA) financé par le CRDI (Canada). Il regroupe des institutions universitaires des pays fondateurs qui sont le Burkina Faso, la Guinée, le Sénégal et le Togo. Son objectif est de faciliter aux formateurs d’enseignants et aux chercheurs africains l’accès à plusieurs ressources pédagogiques et didactiques ainsi qu’à de nouveaux outils provenant de la recherche sur des problèmes qu’ils vivent dans leur contexte.

Projet de formation à distance des vacataires (BREDA)

GEEP  (Groupe pour l’Etude et l’Enseignement de la Population)

Projet d’expérimentation d’espaces cyber jeunes dans les établissements d’enseignement moyen et secondaire en collaboration avec le CRDI (Centre de Recherche pour le Développement International – Canada) dans le cadre de la stratégie Acacia Sénégal (voir rapport final mars 2001)

Initié en 2000.

COOPERATION BILATERALE

 ACDI[21]

CÆRENAD

REFORMA

ACACIA

USAID[22]

PAEM/CLASS :

Projet d’intégration des TICE en cours dans les collèges de proximité de Fatick, Kolda et Tambacounda

JICA[23]

Formation à distance des directeurs

COOPERATION MULTITERALE

UNESCO-BREDA

Université du futur

GT-EDAL ADEA

Formation à distance des vacataires (ENS)

AUF

DESS UTICEF

Campus numérique

Banque Mondiale

World Links : initiée par la Banque en 1997 : équipement d’établissements mis en réseau (aujourd’hui ONG)

UVA

Rénovation et informatisation de la BU de l’UCAD

NEPAD

Projet e-Ecoles

3 étapes prévues dans 16 pays :

- l’installation des matériels NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication) dans les écoles, accompagnés des logiciels qui y sont associés ;

- la formation des enseignants avant l’emploi et en cours d’emploi à l’utilisation de ces technologies en vue de transmettre aux apprenants des compétences en TIC et aussi de faciliter la préparation et l’exploitation des matériels d’enseignement relatifs à toutes les autres matières ;

- l’emploi des TIC dans l’élaboration des matériels d’enseignement appropriés et leur disponibilité aux écoles et aux enseignants.

La phase préparatoire (projet de démonstration doit débuter en octobre 2004.

D’autres initiatives (s’inscrivant dans le cadre de la libéralisation de l’offre éducative garantissant le droit des organisations privées, des individus et des collectivités locales de favoriser l’expansion de l’offre éducative)

Ville de Fatick

Mise en place d’un centre de ressources multimédia pour la commune au CEM Khar Ndoffène Diouf sur la base d’un partenariat entre la Commune, Veolia et HP. Le RESAFAD/Sénégal assure la formation des formateurs.

ONG FAWE[24]

vise à faire du grand CEM de Diourbel un centre d’excellence grâce à Internet

Diverses entreprises

GIS

Exemple de Dyna Entreprises qui donne des ordinateurs à des écoles pour les aider à améliorer leur gestion

Voir aussi les opérateurs privés comme GIS (Génération informatique scolaire) qui, à la suite d’une convention avec un établissement, met en place des ordinateurs de seconde main et assurent des formations.


Tableau 4 : d'après CHALLIOT C. (2004) Les projets TICE actuels au Sénégal. Document interne. Projet Qualité. Dakar : Ministère de l'Education

Ce tableau montre une diversité de projets TIC opérant actuellement dans le système éducatif, cela suscite en nous les interrogations suivantes :

Dans un même établissement, un équipement déployé par un projet pour des usages pédagogiques est mobilisé dans le cadre de CISCO, es-ce que ces usages sont compatibles ?

Le Projet e-Ecoles du NEPAD concernant les lycées est mis en œuvre par la Cellule Informatique du Ministère de l’Education, structure qui n’a aucune expérience dans le cadre des usages pédagogiques des TIC. Alors que des structures renfermant des spécialistes de haut niveau dans le domaine des TICE dans l’enseignement moyen et secondaire, ayant capitalisé une longue expérience, sont écartées de cette initiative qui se veut être un cadre fédérateur. Pour un souci d’efficacité et de cohérence, n’est-il pas plus judicieux de veiller à ce que chaque acteur s’occupe du domaine pour lequel il est qualifié ?

4.2 La formation des personnels par le biais de la FOAD
4.2.1 Le Diplôme Universitaire de Communicateur multimédia (DUCM)

Une formation à distance conduisant à un Diplôme Universitaire de Communicateur Multimédia (DUCM) est mise en place suivant des partenariats tripartis entre l’université du Maine, l’Université Cheikh Anta Diop et RESAFAD. Le RESAFAD assure un appui logistique (utilisation de la salle de ressources, achat de matériel et de logiciel, investissement de ressources humaines nationales) par l’implication, dans un premier temps, du correspondant en tant qu’expert, dans la formation. Ce cursus co-habilité et délivré chaque année par l’Université Cheikh Anta Diop et l’Université du Maine en France concerne le Burkina Faso, le Togo, Madagascar et le Sénégal. Au total c’est 176 personnes qui ont obtenu le DUCM. La certification vise avant tout à faciliter la reconnaissance professionnelle des stagiaires qui suivent cette formation continue, formation qui vise à leur donner la culture et les techniques nécessaires à la mise en œuvre des TIC dans un contexte professionnel. L’objectif prioritaire est la qualification de cadres du secteur éducatif et de personnes ressources en TICE. Les personnes candidates sont présélectionnées par les co-directeurs des universités partenaires qui proposent les dossiers retenus au responsable du DUCM à l’université du Mans. Les pré-requis demandés sont la possession d’un diplôme de niveau III (Bac+2) ou d’une équivalence reconnue dans le cadre de la validation des acquis.

4.2.2 Le Master UTICEF

Le DESS UTICEF, devenu master en 2004[25], a été mis en place depuis 2000 par un consortium d’universités européennes et africaines (Université Louis Pasteur de Strasbourg, Université de Mons (Belgique), Université de Genève, Université Cheikh Anta Diop et Université de Tunis). Il vise à former des personnels de l’éducation de haut niveau sur l’intégration des TIC dans les dispositifs de formation.

4.2.3 Formation CISCO

En mai 2001, l'Union Internationale des Télécommunications (ITU) a lancé l'Initiative pour la création de centres de formation à l'Internet dans les pays en développement (Internet Training Centre Initiative for Developing Countries — ITCI-DC).  Ce programme pilote de partenariat entre le secteur public et le secteur privé pour réduire la fracture numérique vise à mettre en place 52 centres, chaque centre assurant la formation de 50 étudiants par année.

Les centres offrent aux étudiants des pays en développement une formation abordable et adaptée reposant à la fois sur un enseignement traditionnel et sur un téléenseignement via le site Internet de Cisco [Cisco Networking Academy Program (CNAP)]. CISCO assure dans tous les centres de formation Internet de l'UIT une formation pratique permettant aux étudiants d'acquérir les compétences nécessaires pour concevoir, réaliser et exploiter des réseaux IP de petite ou moyenne dimension.

Le programme CNAP comprend 280 heures de formation réparties sur environ neuf mois[26].

Soixante-trois pays émergents et en voie de développement dans le monde bénéficient de ce programme dans lequel un accent particulier est mis sur les femmes. En Afrique, 14 pays sont concernés[27].

Au Sénégal, le Centre de Calcul de L’Université Cheikh Anta Diop abrite l’Académie Régionale de Cisco depuis 2003. Elle a été mise en place sur la base d’un partenariat entre  CISCO Systems, l’USAID, le PNUD et la Direction Informatique de l’Etat.

Onze autres académies sont créées dans les lycées, collèges et écoles de formation professionnelle du Sénégal.

4.2.4 African teachers network de schoolnet africa (SNA)[28]

SNA est une ONG dont la coordination est basée en Afrique du Sud. Elle est présente dans plusieurs pays, et est plus active en Afrique anglophone.

Le Réseau des Enseignants africains (ATN) a été créé en 2002 comme un programme interne de SNA avec comme but principal d’assurer le renforcement des capacités des enseignants, et d’assister les éducateurs à intégrer les TIC dans le programme d’enseignement dans les établissements scolaires.

La formation en ligne de EDN s’appui sur 

Cette formation est modulaire, les enseignants s’inscrivent sur un des modules au choix : Feuilles de calcul pour les Educateurs, Recherche d’information, Utilisation des ressources Web, Conception de pages Web, Notions de Questionnement et de Réflexion, Assessing Information literacy, L’Internet pour les Educateurs ayant plusieurs niveaux, Ressources en TIC et Maths pour les Educateurs, Développement des ressources scolaires en TIC pour les Maths, Ressources en TIC et Sciences pour les Educateurs, Développement de ressources scolaires pour les Sciences, Planification avec les TIC pour les écoles, Le leadership par les TIC dans les Ecoles, Choix et évaluation de logiciel, Apprentissage avec des projets, Travail avec l’information.

La formation est certificative et l’évaluation finale est faite sur la base du rapport du tuteur.

En 2004, 66 enseignants de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (dont 15 sénégalais) se sont inscrits pour suivre la formation à distance d’ATN. Des enseignants sénégalais fréquentant le Centre RESAFAD sont inscrits à cette formation.

4.2.5 Projet de Formation à distance des chefs d’établissement (FADCE)

Pour combler le déficit de formation des chefs d’établissement, le RESAFAD-TICE en partenariat avec la DEMSG, le COLEMS et le Partenariat pour l’Efficacité de l’Ecole Sénégalaise (projet bilatéral franco-sénégalais) se sont engagés sur le développement d’une FAD en direction des chefs d’établissement de l’Enseignement Moyen et Secondaire.

Ce projet consiste à assurer le développement des modules de formation ainsi que leur intégration dans une plate - forme de FAD, réaliser un test et un document projet (analyse des besoins, spécifications fonctionnelles, cahier des charges) sur la base duquel la formation pourra être.

Cette formation est développée suivant un modèle  « mixte distance/présentiel  avec autoformation à distance » [BELLIER S. (2001)]. L’essentiel de l’apprentissage se fait à distance mais des regroupements physiques des stagiaires sont organisés de manière ponctuelle. Ces rencontres ont en général pour but d’améliorer l’organisation de la formation, de permettre une vérification des acquis en direct et de faciliter la mise en œuvre des compétences acquises dans une situation concrète. Des modalités de tutorat sont définies pour assurer le suivi à distance des stagiaires. Des chefs d’établissement expérimentés (membres du COLEMS), préalablement formés au Centre RESAFAD de Dakar, assurent le tutorat. L’installation, l’hébergement, la maintenance et l’administration de la plate-forme sont assurés par RESAFAD/Sénégal.


Figure 4 : page d'accueil de FADCE http://fadce.education.sn

 

4.2.6 Projet de formation à distance des vacataires et corps assimilés  à travers l'outil WorldSpace

Ce projet est le fruit d'un partenariat entre le Breda et le Ministère de l'Education (ME) du Sénégal, Il est financé par la Coopération japonaise. Le public-cible potentiel est constitué de 1000 professeurs vacataires et contractuels, recrutés sans formation par le Ministère de l’Education pour couvrir les besoins urgents en personnels dans l'enseignement moyen  secondaire général. Les disciplines concernées sont les suivantes : Français, Mathématiques, Histoire - Géographie, Physique - Chimie, Sciences de la Vie et de la Terre. Le projet utilise WorldSpace et ses applications dans la formation à distance. Cinq centres de ressources sont aménagés à Dakar pour héberger cette FAD. D'autres sites seront équipés dans la deuxième phase. Les contenus de la formation sont ceux élaborés par les différents départements de l'ENS  sous forme de cours en ligne qui seront transmis sur satellite et réceptionnés dans les différents centres de ressources. Le modèle de formation est de type mixte : autonomiste avec un encadrement par des tuteurs et des séances de regroupements présentiels périodiques.

Les formés réalisent un mémoire à distance. Ils se présentent aux examens de fin d'année de l'ENS en tant que candidats libres. Ils subissent l'évaluation interne (épreuves écrites et orales) et l'évaluation externe (inspection devant un jury d'examen).

5 Usages originaux et pratiques spécifiques dans l’éducation pré-universitaire 

5.1 cas du site www.examen.sn : du « saut technologique » aux « agents de diffusion »

Il s’agit d’un site Internet destiné aux élèves des classes d’examen du Sénégal et renferme l’équivalent de 9 anales scientifiques en accès libre.

Figure 5 :Page d’accueil : entrée par classe ou moteur de recherche

La méthodologie de développement de cet outil basée sur des ressources humaines locales semble favoriser son appropriation par la communauté éducative. Différents messages électroniques d’élèves, d’enseignants, de parents d’élèves ou d’inspecteurs le confirment.

Nous sommes en présence d’un cas pour lequel l’étape de diffusion des contenus sur support papier à été escamotée, puisque non adapté au contexte! – pas rentable pour les éditeurs, au profit d’une version en ligne basée sur des technologies Web dynamiques – modernes. Un saut technologique est réalisé, selon WALLET J. (2003), pour répondre à des besoins clairement identifiés.

Les observations, sur le terrain nous ont montré que des phénomènes pas toujours prévus lors de la conception du site sont apparus : ce que nous appellerons les « agents de diffusions ». Initialement nous avions émis l’hypothèse selon laquelle les annales en ligne seront diffusées par l’institution (Inspection, administration scolaire, etc.) dans les écoles ne disposant pas d’accès Internet ou ayant des modalités d’accès difficiles (ratio élèves/ordinateurs élevé ou autres difficultés techniques). Cela s’est produit dans de rares cas mais d’autres personnes (enseignants ou simples commerçants) ont téléchargé et imprimé le site pour le vendre aux élèves à des prix très raisonnables. Ces acteurs imprévus ont fait le chemin inverse du « saut technologique » en passant du numérique au papier, ce qui a pour impact d’élargir le public et de corriger les inégalités d’accès à l’information liées aux questions techniques. Au lieu de les attaquer en justice, nous les avons encouragés car ils contribuent à la diffusion de l’information. Ces « agents de diffusions »[29], ne disparaîtront-ils pas avec le développement de l’accès aux TIC dans les écoles ?

5.2 Des ressources pédagogiques en ligne pour les enseignants des lycées et collèges du Sénégal

Les sites de Structure de  formation Continue des professeurs (SFC) et l’institut de Recherche pour l’Enseignement de la Physique et de la Technologie, développés par des équipes locales et hébergés par des serveurs localisés au Sénégal mettent à la disposition des enseignants des lycées et collèges une quantité importante de ressources dans les disciplines scientifiques et littéraires  : programmes officiels, guides du professeur, fiches pédagogiques, cours et exercices. Les deux sites proposent des actualités, forum, espace de travail collaboratif. L’IREMPT propose l’accès à un espace jeune aux élèves pour la promotion de la culture scientifique.

Figure 6 : Site de l’IREMPT http://irempt.education.sn

Figure 7 : Site de la SFC http://sfc.education.sn

5.3 Groupe pour l’Etude et l’Enseignement de la Population (GEEP)

Depuis 1994, le GEEP conduit une approche participative d’information et de responsabilisation des jeunes sur les questions de population, de santé de la reproduction, d’environnement et de développement. Cette expérience est conduite sous la forme de programme dénommé « Promotion de l’Education à la Vie Familiale (EVF) dans les établissements d’Enseignement Moyen et Secondaire du Sénégal ». La stratégie adoptée repose sur un mécanisme à deux leviers : la didactique de la population et les clubs EVF. Les problèmes de populations sont posés en classe, au cœur de l’activité pédagogique, et les prolongements au niveau des activités socio-éducatives sont recherchés. La santé de reproduction des adolescents, la puberté, l’hygiène, la sexualité, la contraception, les maladies sexuellement transmissibles (MST) dont le SIDA et les droits des adolescents sont abordés.

25 espaces cyber-jeunes ont été installés dans les établissements d’enseignement secondaires. Les professeurs encadreurs et les élèves ont été formé à l’utilisation  des TIC à des fins pédagogiques, ce qui a permis de renforcer les connaissances des élèves et d’améliorer le management des clubs.  .

Le GEEP a initié des formes nouvelles de promotion d’Internet en milieu rural à Ndiébel (région de Kaolack) et à Mboro (région de Thiès).


Conclusion


Bibliographie

BELLIER S. (2001) Le e-learning. Paris : Liaisons, 2001.

GLIKMAN V. (2002) Des cours par correspondance au « e-learning ». Paris : PUF.

MINISTERE DE l’EDUCATION DU SENEGAL. Annuaire statistique 2003/2004. Dakar : ME.

RESAFAD TICE  (2004) Rapport. Paris : ADPF.

RESAFAD-TICE (2003) Actes des rencontres sur L’usage des réseaux pour l’éducation en Afrique. Unesco. Paris : ADPF.

VALERIEN J. et WALLET J. (2004) A quelles conditions un projet intégrant les TIC dans l’éducation peut-il être considéré comme au service du « développement durable » ? Colloque Développement durable. Ouagadougou.

VINCENT J. (2002) Les TICE à l’école. Paris : Bordas.

WADE A. (2001) Discours. Cérémonie de Distribution des Prix du Concours Général. Dakar.

WALLET J. (2004) De la Net économie à la Net pédagogie… La fin des bulles spéculatives ? Education Permanente N°157.


Sitographie

AUF http://www.auf.org

Ecole Normale Supérieure de Dakar : http://www.ucad.sn/ens/

Examen.sn : http://www.examen.sn

GEEP : http://www.refer.sn/geep

IEARN/Sénégal : http://www.education.sn/iearn  

Master  UTICEF http://www.dessuticef.u-strasbg.fr

Ministère de l’Education du Sénégal : http://www.education.gouv.sn

Pôle d’analyse sectorielle en éducation de Dakar  : http://www.poledakar.org  

RESAFAD Sénégal : http://www.sn.resafad.org

RESAFAD TICE : http://www.edusud.org

SchoolNetAfrica : http://www.schoolnetafrica.net

SPIP :  http://www.uzine.net/spip

Structure de Formation Continuée des professeurs du Sénégal : http://sfc.eduction.sn

UVA http://www.uva.org

Webalizer : http://www.webalizer.com

World-links Sénégal : http://www.world-links.org.sn/



[1] source : SONATEL, www.sonatel.sn

[2] source : 0SIRIS, année 2002.

[3] ART (2004) Etat des lieux du secteur des télécommunications au Sénégal– Concertation du 1er juillet 2004

[4] ART (2004) Etat des lieux du secteur des télécommunications au Sénégal– Concertation du 1er juillet 2004.

[5] Site de l’ART : www.art.sn

[6] CREA (2004) Rapport d’Analyse sectorielle. Dakar : CREA.

[7] Source : Bureau des Statistiques Scolaire (2004) Annuaire des statistiques scolaires de l'année 2003 – 2004. Dakar : Ministère de l’Education.

[8] Source : Article publié dans le journal Soleil du Samedi 24 Août 2002. Lancement du recrutement de 2500 volontaires. http://www.lesoleil.sn 

[9] Source : communiqué official du Gouvernement du Sénégal, 25-07-2001

[10] Source : http://www.ens.ucad.sn

[11] source : site de la SFC http://sfc.education.sn

[12] source : www.manobi.sn

[13] Source : journal Wal Fadjri 6 août 2004

[14] MINISTERE DE L’EDUCATION. Convention ME/SONATEL.

[15] source : site de l’ITU http://www.itu.int/newsarchive/press_releases/2002/34-fr.html

[16] Extrait du Discours de Maître Abdoulaye Wade, Président de la République du Sénégal – Cérémonie de Distribution des Prix du Concours Général 2001

[17] Site institutionnel du Ministère de l’Education : www.education.gouv.sn

[18] Direction de l’Enseignement Elémentaire

[19] Cellule Informatique du Ministère de l’Education

[20] Commission national pour l'intégration des TICE

[21] Agence Canadienne pour le Développement International

[22] Coopération américaine

[23] Coopération japonaise

[24] Forum for African Woman Education

[25] site du master UTICEF http://www.dessuticef.u-strasbg.fr

[26] source : site de l’ITU http://www.itu.int/newsarchive/press_releases/2002/34-fr.html

[27] source : portail THOT http://thot.cursus.edu/rubrique.asp?no=20378

[28] Portail de SchoolNetAfrica : http://www.schoolnetafrica.net

[29] DIENG P. Y. (2004) TICE en Afrique subsaharienne, enjeux et perspectives : cas du Sénégal. Technologies et éducation,
 perspectives internationales sur les recherches et les usages. Séminaire TEMATICE. Paris : Maison des Sciences de l’Homme.