Usage et bonnes pratiques des technologies et des documents de communication dans l’enseignement à distance et l’apprentissage libre

Louis Matin ONGUENE ESSONO
École normale supérieure
Yaoundé, Cameroun

 

I- Cadre sociétal et technique

Située au fond du Golfe de Guinée, blottie entre le Sahel au Nord, la forêt équatoriale au Sud et à l’Est, bordée de montagnes à l’Ouest et longeant la Côte Atlantique sur 300 kms, la République du Cameroun est bien connue pour sa diversité linguistique, culturelle, géographique et ethnique. Elle abrite plus de 16 millions d’habitants dont 30 à 40 % seulement sont alphabétisés.

Le pays, économiquement pauvre, vit pourtant de ressources pétrolières, de bois, de l’aluminium  et de l’agriculture. La population est, dans sa très grande généralité, rurale, 80% de Camerounais étant des ruraux et vivant essentiellement des produits de la forêt ou de la mer.

Mss

I.1- Brève présentation de la situation
de l’enseignement au Cameroun

L’enseignement dans ce pays qui a connu tour à tour la colonisation allemande, française et anglaise, est complexe par les systèmes éducatifs francophone et anglo-saxon. Le pays est officiellement bilingue et, en 2004, 4 millions d’élèves sont inscrits en maternelle, au primaire et au secondaire.

Plusieurs communautés s’occupent de l’enseignement. D’abord l’État, puis l’enseignement confessionnel et, enfin, l’enseignement privé. Chacun de ces secteurs agit sur les trois ordres : d’abord le normal, le maternel et le primaire, puis, le secondaire, et, enfin, l’enseignement supérieur.

Au plan de l’éducation, et conformément aux dispositions légales, chaque enfant doit aller à l’école dès l’âge de 04 ans. L’enseignement primaire et maternel représente par conséquent près de 15% de l’ensemble des ordres d’enseignement au Cameroun. Mais, chaque village abrite une école. Et la fréquentation de ces établissements est devenue une réalité. Faute d’argent cependant, cette première étape demeure la seule expérience scolaire de nombreux Camerounais immédiatement sollicités par des activités plus pratiques faisant vivre la famille : travaux agricoles, mariages précoces, élevage, pêche, etc.

La déperdition scolaire, au primaire, est importante et apparaît comme une réalité douloureuse de ces enfants pour qui l’obtention du premier diplôme, que confère le cours Moyen Deuxième Année, donne droit à la catégorie D, la plus basse de la Fonction Publique.

Aujourd’hui, la strate scolaire est abondante : Écoles maternelles, normales et primaires, lycées et écoles professionnelles sont regroupés au sein du Ministère de l’Éducation Nationale ou du Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle. Selon le Rapport Sanyal (1999 : 41), l’état de la scolarisation dans le second degré et les conditions d’obtention du baccalauréat déterminent les caractéristiques de la population susceptible d’accéder dans l’enseignement supérieur. On dénombre, cette année, près d’un million d’élèves dans le secondaire. La création annuelle d’établissements publics et privés vise à vulgariser les connaissances et à enrayer l’analphabétisme.

Mais l’Institut de Recherche sur l’Économie de l’Éducation (Iredu) de Dijon affirme que le Cameroun est, comme le Congo, en voie de déscolarisation. Malgré la création des écoles, on compte des régions peu scolarisées. Par ailleurs, pour l’Unesco, la scolarisation des enfants et de la population est à recommencer, 80% de la population étant analphabètes.

Une très forte population scolarisable reste à conquérir. Nombreuse et diversifiée, elle se constitue d’enfants à initier, d’adultes à alphabétiser, de personnels en fonction à recycler ou à réorienter.

Ces conclusions confirment le rapport Sanyal déjà évoqué et selon lequel, sur 16 millions d’habitants, seuls 6 millions vont à l’école. Ce qui représente un peu plus de la moitié d’analphabètes.

Des raisons économiques participent des motifs majeurs qui empêchent l’évolution de l’école au Cameroun : la crise économique, la baisse des prix des matières premières, l’augmentation du chômage due à la compression  des personnels, la baisse des salaires des fonctionnaires, la dévaluation du FCFA. Toute cette litanie a fortement influencé le recul de l’intérêt pour l’école.

Le Cameroun, pourtant, demeure demandeur en matière d’enseignement et d’éducation. Cette impulsion provient du fait que les jeunes et les étudiants initient leurs parents au maniement de l’ordinateur et de l’Internet. Ce dernier outil apparaît alors comme le moyen de développer une maîtrise technique des procédés de navigation afin de renforcer leur autonomie scolaire et ou académique tandis que pour l’Etat, on le verra infra, l’Internet et les Tic contribue à la massification de l'éducation. Cette éducation passe par la présence des guides, que ce soit en présentiel ou à distance.

Le Ministre de l’Éducation a cependant reconnu l’insuffisance du personnel enseignant. Pour l’enseignement secondaire, il lui faut recruter 60.000 professeurs[1]. Acte impossible dans l’immédiat. Cette carence d’enseignants est à l’origine, en cette année 2004, de l’intégration, à la Fonction Publique, d’une première cohorte de 1000 instituteurs vacataires. Mais la solution est ponctuelle et insatisfaisante.

Au niveau de l’Enseignement Supérieur, les six universités d’État vont accueillir, en 2004-2005, près de 40.000 étudiants. Le nombre attendu par les universités privées reste inconnu. Mais, actuellement, on y dénombre, pour l’ensemble, près de 10.000 étudiants.

Faute de place, il est difficile de développer les aspects techniques, économiques et sociaux conduisant le Cameroun à adopter la formation à distance, qu’elle soit classique ou qu’elle soit celle de la dernière génération.

Au total, la massification de l’enseignement et de la scolarisation, le manque d’enseignants, le coût très élevé de la scolarité, la vétusté des infrastructures, la création de nouveaux établissements, la ruée vers les universités contribuent à l’engorgement des structures éducatives déjà obsolètes et toujours sollicitées.

I.2 Situation des médias

Au Cameroun, les médias ont connu une très nette évolution à partir des années 90, considérées comme les années de liberté dues au vent de l’Est. En effet, lit-on sur http://www.mincom.gov.cm , le site du ministère camerounais de la communication,

une loi libérale sur la liberté de la communication sociale a été votée par l’Assemblée Nationale puis promulguée par le Président de la République le 19 décembre 1990 ; la censure administrative préalable a été supprimée par la loi du 4 janvier 1996, le monopole de l’Etat sur les ondes a été abrogé, le métier de journaliste a été défini et organisé conformément aux principes universellement reconnus, une direction de la communication privée a été créée au sein du Ministère de la communication en vue d’une meilleure prise en compte des problèmes liés aux médias du secteur non étatique.

De plus, la culture médiatique s’est subitement enrichie, l’État ayant dû appliquer ce que l’on a appelé la démonopolisation, c’est-à-dire la libéralisation de l’information sous toutes les formes : écrite, parlée, télévisée et cybernétique.

À cette époque, longue de 30 ans, seuls les organes de presse gouvernementaux avaient pignon sur rue. Quelques rares titres imprimés faisaient office de presse privée. De nos jours, on compte des centaines de titres paraissant et disparaissant aussi spontanément qu’ils naissent; une centaine de chaînes de radiodiffusion privées, locales, communautaires ou thématiques émettent en permanence.

On dénombre aussi quelques opérateurs de télévisions privées[2] et des médias cybernétiques qui exercent librement au Cameroun. Trois chaînes internationales (Radio France Internationale, British Broadcasting Corporation et Africa n°1) émettent en modulation de fréquence.[3]

Plusieurs chaînes locales de TV émettent à Yaoundé et à Douala. La Chine commencera ses émissions sur sa nouvelle chaîne francophone dans les prochains mois. Tous ces canaux transitent par le satellite. Les Tic ont effectivement contribué à réinventer le rôle des médias chez les Camerounais. Ainsi que le reconnaissent Peugeot et alii (2001 : 32), ces Tic

interviennent dans la réinvention du paysage médiatique et dans la transformation du rôle des médias dans l’espace public.

Progressivement, une telle réinvention atteint le paysage camerounais comme on va le voir, bien que l’aspect formation y soit largement négligé.

1.2.1 La radio et la télévision

La radio et la télévision étaient, jusques à ces 05 dernières années, l’apanage de l’État. Les difficultés des utilisateurs à respecter la réglementation constituent la cause majeure du petit nombre actuel de radios existant. Les grandes villes et les grosses agglomérations demeurent les zones privilégiées des radios privées dont les missions concernent très peu la formation éducative ou l’enseignement. Elles se consacrent aux faits sociaux, à la politique ou aux événements ponctuels.

Selon le plan national des infrastructures de la communication et de l’information (2001 : 45), on apprend cette information : au plan des consommateurs des équipements et en ce qui concerne l’audiovisuel, l’Enquête Camerounaise 1996 auprès des Ménages indique que, à Yaoundé ou à Douala,

quatre foyers sur cinq possèdent un récepteur de radio. D’une manière générale l’on estime que la télé densité au Cameroun est de 8,11 récepteurs de télévision pour 100 habitants.

Les émissions radiophoniques scolaires, produites à l’époque (Echec et Mat à l’Ecole), venaient en appui au programme de formation à distance.

La Communauté internationale a cependant doté le Cameroun de radios éducatives et communautaires implantées dans les zones rurales. Par exemple, la francophonie a offert 05 radios communautaires, radios rurales chargées de l’animation et de la formation des paysans en santé, agriculture et éducation.

L’Unesco, pour les mêmes objectifs, continue à doter le pays de telles radios. Une dizaine d’entre elles est disséminée dans la République et travaille à la formation des paysans et au développement des activités des femmes.

Au plan international, le développement des radios numériques au Cameroun pour la formation des enseignants et pour l’éducation a été très actif. C’est le cas de Worldspace qui, après avoir contribué à l’expansion de ces radios africaines, a connu des passages pénibles malgré la philosophie humanitaire qui a sous-tendu ses initiateurs.

À Yaoundé, comme dans toutes les villes du Cameroun, Worldspace n’est pas passée inaperçue, car le satellite est venu à la rescousse de la radio en général et de la radio éducative en particulier. Worldspace a permis d’écouter des émissions éducatives à partir de terminaux qui avaient été distribués dans des sites précis.[4]

Mais peu de radios développent aujourd’hui des émissions interactives relatives à des activités scolaires, à des compétitions scientifiques, aux programmes académiques qui passionnent les auditeurs pour qui la télé est encore un luxe.

La qualité et le confort d’écoute favorisent la fidélisation des auditeurs. Toutes les chaînes FM sont numérisées et la concurrence s’effectue à ce niveau. La Cameroon-Radio Televison Corporation (CRTV), l’Office de la radio et de la télévision, a complètement numérisé son réseau radiophonique urbain à Yaoundé et le Poste National de la radio. Le centre de Formation d’Ekounou, par la cellule spéciale qui y fonctionne, y consacre ses enseignements, le personnel formé devant servir dans les radios Radio Reine, Radio Siantou Radio Lumière, Satellite FM, radio Vénus, Magic FM, TBC radio, Radio Bonne nouvelle, ou dans les télévisions proximales numérisées comme, Canal 2 International, Ariane Television, etc.

Ces radios foisonnent, mais les récepteurs Worldspace, identiques aux radios ordinaires en dehors de leur antenne particulière, coûtent encore les yeux de la tête et remettent à plus tard la connexion avec Afristar. Mais, elles évacuent de leurs programmes toutes activités de formation enseignante.

La radio, quoi qu’il en soit, demeure le média le plus répandu. En réalité, ici comme ailleurs, la communication demeure multiforme, mais surtout orale. On se convainc de plus en plus que les moyens techniques de communication, qui se complexifient, vont de plus en plus loin pour atteindre le plus grand nombre de personnes.

La radio demeure donc le médium le plus populaire, le plus répandu, le plus pratique et le plus utilisé. Les structures administratives et les organisations diverses rêvent de s’en servir pour une éducation de masse, pour l’instruction scolaire et surtout pour les activités de développement.

On peut cependant déplorer que l’actuelle prolifération de ces radios ne serve qu’à la diffusion de la musique ou des sketchs souvent sans valeur éducative. L’école par la radio est bien négligée et l’éducation par les circuits informels et libres ne prend aucune importance aux yeux de l’État.

Les émissions radiophoniques consacrées à l’enseignement qui survivent transmettent des messages et des informations disponibles sur le site du Ministère de l’Éducation Nationale ou dans celui de l’Enseignement Supérieur.

Des cours par la radio privée n’ont pas encore vu le jour, même si on en parle. La télévision est le média le moins utilisé pour la formation des enseignants. Que ce soit sur les chaînes nationales et publiques que sur les chaînes privées de musique, au cinéma ou d’information.

1.2.2 La Presse écrite et électronique

Comme ces deux médias, la presse écrite ignore complètement la formation des enseignants. Ces médias majeurs ne s’embarrassent pas de faux intérêts et de faux objectifs. D’ailleurs, les médias en ligne concernent surtout la diaspora. Les différents aspects relatifs à l’enseignement ne portent que sur la nomenclature des universités, des lycées et des écoles locales.

Selon le plan national déjà évoqué, (p.45), l’accès à la presse dépend du nombre de points de distributions et de leur proximité par rapport aux consommateurs potentiels. D’une manière générale, un seul distributeur déclaré semble maîtriser la mise à disposition des différents titres à l’instar de Messapresse.

La presse électronique, qui reprend la plupart du temps les textes de la presse écrite, est de plus en plus présente sur le terrain; elle se consacre aux phénomènes sociaux et politiques et abandonne le secteur de la formation. À la suite de nombreux séminaires portant sur la presse et les Tic, ces outils font essentiellement appel aux ordinateurs, aux logiciels, aux réseaux de transmissions de données.

Par les Tic, reconnaît-on aussi au Cameroun, le traitement de l’information, sa collecte et sa diffusion et son archivage sont devenus importants, faciles et pratiques. L’acquisition des équipements demeure néanmoins problématique à cause des coûts et de la maintenance.

La reconversion des personnels vers les Tic représente une lourdeur qui retarde l’accès aux équipements modernes. Faute de communiquer tous les nombreux titres de la presse écrite, on trouvera toutefois ci-dessous la liste des organes de presse réguliers et disponibles sur le Net:

http://www.quotidienmutations.net/

http://www.heraldnewspaper.org/

http://www.lemessager.net/

http://www.cameroon-tribune.cm

http://www.latribunedelest.net

http://www.cameroun-info.net

http://www.liberte-freedom.net/

Radio Télévision camerounaise (http://www.crtv.cm)

Des journaux électroniques comme Cameroon-info et Science-info ont vu le jour au Cameroun et ne connaissent pas de support papier. Ils prouvent ainsi que les webmestres et autres techniciens assument correctement le travail pour avoir reçu une bonne formation. Par contre, Iccnet, polemedia, reprennent la version papier des différents journaux de la place, tandis que Cameroon Tribune, Le Messager, Le patriote, etc. mettent en ligne la version imprimée de leurs produits.

La trop grande liberté et le ton bien souvent fort frondeur de la presse écrite et électronique depuis la libéralisation et le déballonnage de 1990 ont conduit l’autorité, non seulement à créer un conseil National de la Communication, mais aussi à réglementer cette communication devenue très débridée.

Un cas exceptionnel a aussi récemment amené une mise catégorique pour mettre la presse électronique dans un canevas assez rigoureux.

En effet, suite à de folles rumeurs sur le décès du Chef de l’État au mois de juillet 2004, et en prévision de l’élection présidentielle du mois d’octobre 2004, la décision n° 054/Mincom/CAB du 25 août 2004 précise certaines conditions de mise en ligne sur Internet des contenus cybernétiques pendant la campagne relative à l’élection présidentielle.

En son article 2, cet article stipule que la mise en ligne sur Internet, des contenus cybernétiques au compte de la campagne pour l’élection présidentielle désigne toutes formes de diffusion sur le réseau Internet de services de communication ne revêtant pas le caractère d’une communication privée, et visant la promotion d’un candidat, notamment les sites web en libre accès, les cyber-journaux, la radio et la télévision par l’Internet et les forums de discussions sur Internet.

Cette décision prévoit, en son Art. 6, que la mise en ligne sur Internet des services assurant la promotion d’un candidat au compte de cette campagne débute à l’ouverture officielle de la campagne et prend fin au terme de ladite campagne. Un autre article prescrit la stricte observance de la déontologie, de la moralité et de la réglementation en vigueur.

En clair, dicte l’Art. 9 de la décision : la mise en ligne des contenus cybernétiques visés à l’article 8 ci-dessus obéit aux règles de décence, de morale, ainsi qu’aux bonnes mœurs et à l’ordre public.

Est proscrite toute mise en ligne des contenus cybernétiques sur Internet au compte de la campagne pour l’élection présidentielle de 2004 incitant à la violence, à l’atteinte à l’unité et à l’intégrité du territoire national, ou à la haine contre une autorité politique, un citoyen ou un groupe de citoyens, et d’une manière générale toute mise en ligne contraire aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur.

Il a déjà été signalé que la presse écrite, reprise par la presse électronique, compte près d’une centaine de titres. Certains de ces titres sont ponctuels et ne fonctionnent qu’à la faveur de grands évènements. Sur cette centaine de titres, 95% sont francophones et la majorité acquise à l’opposition.

Ces organes de presse appartiennent soit à l’État camerounais, soit aux partis politiques, soit à des ministères spécialisés, soit surtout aux hommes d’affaires et aux privés.

Il n’est pas intéressant de rappeler le peu de place que cette presse accorde à l’éducation et à la formation, en dehors des évènements ponctuels.

Signalons enfin que, dans sa presque totalité, la presse écrite utilise les Tic pour sa fabrication. En effet, l’École de Journalisme de Yaoundé procède à la formation aux Tic. Cette formation est destinée aux étudiants en Journalisme, en Édition et en Relations Publiques. Les cours ainsi dispensés permettent aux futurs cadres de se préparer à l’utilisation des instruments mis à leur disposition dans les structures d’accueil déjà dépositaires des appareils numériques et de l’Internet. La presse écrite, privée et publique, fournit des efforts certains pour former son personnel aux Tic.

C’est le cas à Cameroon-Tribune, à Mutations, au Messager, etc., qui ont opté pour des éditions de leurs journaux composés sur ordinateur et dont les illustrations photos, elles aussi numérisées, proviennent des sources Internet. Grâce aux personnels formés à cet effet, certains titres offrent gratuitement des éditions électroniques. C’est le cas de Cameroon-Tribune, Le Patriote, Mutations, La Nouvelle Expression. [5]

1.2.3. Le téléphone

  Avec ses nouvelles extensions dans plusieurs villes camerounaises, le réseau de transmission téléphonique se subdivise en un réseau de faisceaux hertziens et en un réseau utilisant la fibre optique. Une unité particulière est chargée du téléphone mobile. De manière globale, la Camtel, la Cameroun Telecomunication, Orange et MTN gèrent les réseaux de transmission du Cameroun.

Ces réseaux desservent des millions d’abonnés, des utilisateurs publics et privés, comme on le verra par la suite. En effet, la Camtel assure la gestion des réseaux câblés, y compris la fibre optique Sat3 et les FH qui servent, non seulement pour le téléphone, mais aussi pour les retransmissions audiovisuelles des radios et des télévisons. La densité téléphonique se chiffre actuellement à 6% et le taux de numérisation des lignes atteint 70%.

1.2.3.1 les réseaux filaires et hertziens

La Camtel assure les liaisons téléphoniques et toutes les communications transitant par le satellite. Ce réseau comporte, à ce jour, et d’après les chiffres communiqués par la Camtel, plus de 5.000.000 km de faisceaux hertziens, soit 4.176.140 km analogiques et 820.010 km numériques-PDH. Il faut y ajouter 100.000 paires de câbles et quelques lignes raccordées à la fibre optique à Douala à Yaoundé, bien que ce réseau soit encore en construction, le long du pipe-line Tchad Cameroun.

Les communications internationales sont de bonne qualité, malgré le prix très élevé. Les communications intérieures par téléphone, par télécopieur et par télex sont difficiles, de mauvaise qualité et coûteuses.

Membre d’Intelsat, d’Inmarsat et de Rascom, le Cameroun est relié à une trentaine de pays par deux antennes satellite de Yaoundé et de Douala. Leur gestion est assurée par la Camtel.

1.2.3.2 Le réseau fibre optique

Ce réseau forme le prolongement du réseau transcontinental SAT3. D’une longueur de 28.800 km, il relie plusieurs continents et permet à 09 pays africains de la côte Atlantique d’accéder au haut débit et d’avoir une interconnexion locale. La capacité du trafic entre le Cameroun et l’étranger, supportant initialement 600 circuits, va alors en acheminer 3000 par compression et, à plus long terme, multipliera cette capacité par 2000.

Le raccordement du Cameroun à la fibre optique autorise désormais la Camtel à répondre virtuellement à la demande nationale et à relier le territoire camerounais par 28 points de sortie.

1.2.3.3 La téléphonie mobile

Sous la vigilance de l’ART, l’Agence de régulation du téléphone, Camnet, Orange et MTN assurent la téléphonie mobile au Cameroun. En 1994, PTT Cameroon Cellnet avait mis en place un réseau (GSM) avec du matériel de Siemens et de Philips. Bénéficiant du désengagement progressif de l’Etat, ce réseau, qui comptait 2485 usagers en 1996, a doublé à ce jour si l’on en croit les journaux camerounais.

Il couvre l’ensemble des 10 provinces et s’infiltre dans les plus éloignés des hameaux. Deux réseaux de radiocommunication à ressources partagées, pour les communications des entreprises sont à signaler.

Depuis 1995 fonctionne un réseau X25 national à commutation par paquets, Campac, géré par Camtel. Campac sera modernisé par des équipements d’Alcatel et, notamment, par une passerelle vers le réseau télex.

Il offre un débit de 64 Kbits, via le nœud de transit international de Paris. Des centres régionaux dans 4 des 10 provinces camerounaises, ainsi que dans les principales villes du pays, fonctionnent sous sa dépendance. Ce réseau permet d’accéder aux réseaux X25 étrangers, d’utiliser le vidéotex, le courriel et d’établir des liaisons spécialisées (point à point)[6].

Au plan technique, la couverture territoriale des mobiles prévoit l’utilisation en commun des pylônes, l’alimentation en énergie et des prestations supplémentaires en conformité avec le cahier de charges. Les mobiles, en expansion exceptionnelle, sont devenus des partenaires des services publics avec lesquels sont signées toutes sortes de conventions.

L’utilisation du téléphone est donc très répandue au point de développer un commerce informel au bord des rues. Il s’agit des call box où le prix de la connexion varie de 180 à 200 Fcfa. Les coûts d’accès demeurent donc encore élevés aussi bien pour le téléphone fixe que pour le téléphone mobile, la fibre optique n’étant pas vulgarisée et le salaire des populations demeurant très bas.

Le téléphone s’appréhende tout de même, non comme un instrument de travail, mais comme un luxe. Il est donc quasi impossible de voir la population, fût-elle universitaire, chercheur ou autres, se servir du téléphone comme d’un outil de travail orienté vers l’école ou, pire encore, vers la formation des enseignants.

Au Cameroun, les structures des télécommunications, des radios proximales, de la télévision et du mobile mériteraient de contribuer largement aux programmes de formation des professeurs pour une implantation plus rapide et plus efficace des Tic. Ils s’associeraient ainsi au succès de la réalisation de la politique nationale de formation à distance. L’un des succès de la formation à distance est le cumul de nombreux médias et d’en exploiter la complémentarité.

Le plan national donne les perspectives de l’Etat pour le développement des Tic à travers la modernisation des télécommunications.

Sur ce plan, il a été déclenché un projet de suivi et de mise en oeuvre de l’infrastructure de télécommunication par lequel s’entreprend une réflexion sur les moyens de relancer les investissements dans ces infrastructures. La recherche des solutions devrait prendre en compte l’environnement socio-économique national (notamment la déréglementation en cours) et international d’une part et des progrès réalisés dans les télécommunications d’autre part.

L’objectif principal vise à mettre à la disposition des opérateurs des solutions alternatives leur permettant de faire leur choix en terme d’investissement en toute connaissance de cause.

La première phase de ce projet consiste en la création d’une source de connaissance avec mise à jour des différentes solutions en insistant sur celles qui sont compatibles avec notre environnement ; le résultat attendu étant une base de données publiques sur les différentes solutions de télécommunications.

La 2ème phase concerne le partage des expériences et les sources financières possibles ; le résultat attendu étant une base de données sur les montages de financement, difficultés et choix des investissements. La 3ème phase a trait à la mise en oeuvre en termes d’investissements, des différentes solutions retenues à la phase 2.

1.2.4. L’Internet et le multimédia

Le Cameroun est connecté à Internet depuis longtemps. Les réseaux Internet et ceux des Tic tirent leur source de la recherche du développement des réseaux des télécommunications nationales et internationales. Ces réseaux comptent à peu près 150.000 abonnés. Néanmoins, l'ensemble des usagers est difficilement quantifiable au regard de l'utilisation dans les universités, dans les entreprises et dans les cybercafés pour environ 40.000 personnes.

L’un des buts principaux de l’introduction des Tic visait un moyen efficace pour améliorer la santé et l’éducation. Ces deux secteurs constituent, eux aussi, un atout pour l’ouverture de nouvelles voies vers la diffusion du savoir et la création des espaces virtuels afin de favoriser l’appropriation de l’information scientifique.

Au départ, c’est-à-dire vers les années 1980, figuraient d’une part, le Réseau Intertropical d’Ordinateurs (Rio) de l’Orstom, mis en place pour permettre aux universitaires locaux de communiquer entre eux et d’accéder à des bases de données situées à l’étranger, d’autre part, la Healthnet d’origine américaine. Créée en 1996, à Cambridge avec l’assistance de la SatelLife, la healthnet recherche des facilités d’échanges d’information sur la santé entre les pays africains.

Le réseau francophone Refer de l’Aupelf exerce parallèlement au Système d’Information Francophone d’Édition et de Diffusion. Le Syfed fonctionne depuis 1995 au sein de l’Auf, vise l’auto-formation et favorise la recherche et la diffusion des documents francophones.

Peu connus, les programmes de développement d’Internet et des Tic ont été conduits par le Pnud à travers les projets SDNP et Sidsnet, puis, bien discrète encore, par l’Unesco et par le Rinaf.

On signalera aussi le réseau américain du développement durable de la SDN, la Sustainable Development Network, réseau de développement pour des échanges entre les différents réseaux camerounais visant à rompre leur isolement. D’autres programmes américains, tels l’Association for Progressive Communications avec la Sangonet, la Greennet et l’American Association for the Advancement of Science, ont pris corps au Cameroun.

Ce maillage par des câbles dédiés à l’échange des données informatiques avait encore été étendu, en 1992, grâce à l’intervention de la Banque Mondiale et de sociétés privées (Alcatel, ATT, MCI).

Officiellement inaugurée le 9 février 1998, la connexion du pays à un nœud d'accès international date du 5 avril 1997. Les marchés liés à Internet sont donc naissants et on estimait, en 1999, leur chiffre d’affaires à 800 millions de FCFA en comparaison avec le P.I.B. (5017 milliards de CFA)[7].

Les nœuds d'accès camerounais au réseau mondial Internet sont situés à Yaoundé et à Douala et sont financés sur fonds propres par la Camtel, qui gère, outre le nom de domaine pour le Cameroun (l'extension ".cm"), le Registre Local d'Internet (L.I.R.)

Le nœud d'accès consiste en une liaison satellite entre Camtel et le fournisseur américain MCI (filiale de World Com). La bande passante de cette liaison est passée de 256 Kbps à 512 Kbps au début de l’année 2000.

Au sein de Camtel, la structure spécifique chargée de l'exploitation d'Internet se nomme Camnet. Elle offre deux types de liaisons incluant les services de transfert de données, de messagerie électronique et de navigation : Ainsi distinguera-t-on d’une part, des lignes spécialisées permanentes de type TCP-IP d'une capacité de 64 Kbps à l'usage d'utilisateurs aux besoins élevés, en général, des institutions, des administrations et des FAI qui revendent des connexions RTC, et, d’autre part, des connexions par le biais du RTC pour les utilisateurs aux besoins plus modestes, des PME-PMI et des particuliers. Le Cameroun est désormais lié à la fibre optique et une prolifération de V-Sat accélère les utilisations de l’Internet.

Tonyè (sd. : 15) rappelle qu’en 1998, le réseau de télécommunication de notre pays

avait déjà atteint une capacité de 134.000 lignes dont près de 120.000 étaient exploitées, donnant une densité téléphonique de 0,84 ligne par habitant.

Sans doute, ces chiffres sont déjà dépassées, mais nous n’en trouvons pas de plus récents. C’est donc par cette filière, qui a pris racine à l’Université de Yaoundé 1, par le biais de l’École Polytechnique et par le Centre National du Développement de l’Informatique (Cenadi), que le Cameroun utilise les Tic pour la formation permanente.

Le plan national des infrastructures (2001) déjà cité fait remarquer, dans une enquête de 2001, que Pour l’infrastructure d’accès, outre les 0.54 ligne fixe pour 100 habitants, la densité importante des téléboutiques qui mutent vers les cyberboutiques et plus récemment l’engouement autour des téléphones portables laissent espérer une augmentation de l’accessibilité aux infrastructures de l’information.

L’augmentation du parc informatique national à la faveur à la fois de l’embellie économique et surtout de l’opportunité offerte par les opérations de transition An 2000 (Décret N°98/009 du 22 janvier 1998 portant création du Comité National de Pilotage de la Transition des systèmes Informatiques en l’An 2000), marqué par l’implication totale de l’État du secteur Privé et des ONG, doit améliorer l’accès WEB estimé en 1999 à 0.12 pour 10 000 habitants « source : UIT,Challenges to the Network, Internet for Development, Internet host density per 10'000 inhabitants, p.142 à 144, A13. ».

Le Cameroun contact, site local de l’Auf, assure une veille technologique dans les secteurs de l'éducation, de la recherche, de l'économie, des médias électroniques et de la culture. Le site de l'Ambassade de France au Cameroun, varie très peu sur ce sujet.

Le journal La Cité consacre, en son n°42, un dossier sur les Tic. Il évalue la situation en Afrique et analyse l’engagement politique relativement à ces outils. Touna R. (2001 : 10) passe au crible les quelques (rares) ministres utilisant les adresses électroniques dans l’exercice de leurs fonctions, tandis qu’un glossaire du commerce électronique clôt le dossier.

Le n°7 d’Enjeux, orienté vers les nouveaux territoires technologiques, est consacré à l’impact des Tic en Afrique Centrale.

C. Koum (2001 :13-14) y traite de l’Internet au Cameroun: la révolution à petite vitessealors que J.B. Oyono (2001 :32) s’appesantit sur l’Armée camerounaise, sécurité sous-régionale et modernisation technologique.

Selon Panapress, dans un article sur l’Internet au Cameroun, ce pays compte environ 20 FAI. La densité des cybercafés est très importante à Yaoundé, 60 pour un million d'habitants, mais à Douala, 50 pour 2 millions d'habitants. Le développement des connexions par onde radio que préfèrent des cybercafés a entraîné une baisse de prix pour atteindre 500 FCFA l'heure contre 2.500 FCFA en 1999.

À l'installation, une connexion de ce type coûte 2 millions de FCFA hormis les traites mensuelles d’environ 250.000 FCFA mais qui peuvent atteindre 1 million de FCFA pour des débits de 256 Kbits. Quelques FAI proposent désormais des solutions alternatives intéressantes, (boucle locale radio, accès direct au satellite), à haut débit (plus de 64Kbps en montée et en descente) et peu chères pour des utilisateurs professionnels.

Selon des observateurs, le manque de formation du personnel des grandes entreprises entraîne une sous utilisation des connexions haut débit. Par contre, dans les cybercafés, l'afflux de clients, 20 pour des connexions de 64 kbs, rend les connexions particulièrement lentes.

Le coût de la connexion à domicile, téléphone, modem et ordinateur, étant passé de 72.000 FCFA à 30.000 FCFA, fait dire que le Cameroun est un des pays les moins chers en la matière et détourne les professionnels des cybercafés pour des connexions individuelles. Le courrier électronique supplante petit à petit le courrier postal bien que le réseau téléphonique défectueux rende les connexions lentes et aléatoires.

À ce jour, toutes les structures gouvernementales[8] sont connectées à l’Internet même si l’utilisation ne se réduit qu’au courrier électronique et à la navigation. Les jeunes et les étudiants ont provoqué la vulgarisation de cet outil par leur trop grande fréquentation des cybercafés. Le commerce, l’agriculture et les médias ont aussi développé l’utilisation de l’Internet comme on le verra infra. Voici une liste incomplète de quelques sites camerounais. Les sites relevant des ministères n’y figurent pas.

La Camnet, qui régit le nœud satellite de Yaoundé et de Douala : www.camnet.cm

Institut Africain d'Informatique-IAI : Branche camerounaise de l'IAI, établissement de formation en informatique. http://www.iai-cameroun.com

WAGNE-Internet : Services Internet : conception, création et réalisation et hébergement de sites web, formation. On trouve sur le site un répertoire d'entreprises camerounaises. http://www.wagne.net

Africa Web OnLine : Service de conception et réalisation de sites Internet. http://www.africawebonline.com

International Computer Center Software : Société spécialisée dans le développement logiciel et les applications Internet. http://www.iccsoft.biz

CENADI : Centre National de Développement de l'Informatique, organisme conseil du gouvernement, des administrations publiques et parapubliques en matière d'informatique. http://www.cenadi.cm

ICCNet SA : Entreprise de services Internet et d’ingénierie informatique. http://www.iccnet.cm

Prestigy Africa Société prestataire de services d'hébergement de sites Internet basée à Yaoundé.Tarifs des différentes formules d'hébergement proposées. http://www.prestigy.com

http://www.bamenda.org E-mail access provider for the residents of the Cameroon's North West Province.

http://www.gcnet.cm Global Communications Network : FAI

Suptelecom http://www.cyberkoki.net/html/home/html/

PERSPECTIVES

D’après La Lettre de Yaoundé, le passage de 256 à 512 Kbps de la bande passante de la liaison Camtel-Mci va permettre un accroissement du nombre d'abonnés et celui du débit des liaisons. Un autre nœud d'accès Camtel a été ouvert à Douala pour améliorer la qualité de la connexion dans la capitale économique du pays et pour désengorger le nœud de Yaoundé.

Les perspectives de développement les plus prometteuses concernent l'accès à haut débit par boucle locale radio et par liaison satellite. Les perspectives de développement du marché sont de 30 à 40% par an d'ici à 2005. Le Cameroun veut limiter la fracture numérique. C’est pourquoi il a crée l’Antic, l’Agence Nationale des Nouvelles Technologies.


II- Présentation d’usages originaux ou de pratiques hors éducation[9]

L’introduction des Tic a connu une parturition assez longue comme on vient de le montrer. Malgré une absence visible de cohérence et de cohésion entre les différentes structures ministérielles, on reconnaît la nécessaire utilité de procéder à la formation, à la mise à niveau académique et au recyclage professionnel des agents et des cadres destinés à l’augmentation de leurs compétences et de leurs habiletés ou encore à la manipulation et au maintien des équipements nouvellement acquis.

On pense notamment à l’introduction des techniques DSL symétrique et asymétriques relatives à la fourniture numérique des services à l’abonné, à l’utilisation concrète des voix sur paquet Vop et des interfaces comme le Hpna ou Rnis en usage ailleurs (2000 : 240-249).

Cette volonté est réaffirmée surtout depuis Les passerelles du développement de Bamako 2000. Après cette manifestation, les Gouvernements ont continué les programmes généraux d’informatisation de leurs administrations ? En effet, l'informatisation et l’accès à l'Internet rationalisent les circuits d'information internes, en rendant plus fluides les systèmes d'information des administrations publiques. Pour Misse Misse[10]

La décennie 1970, consacrée à l’informatisation du continent africain n’a pas donné les résultats escomptés. Nous en voulons pour preuve que les politiques publiques des NTIC actuellement élaborées sur le continent africain comprennent un volet informatisation et au Cameroun ce processus est en cours puisque nous avons observé un grand effort d’équipement des administrations publiques en ordinateurs et de mise en réseau dans certaines directions de ministères.

Ce processus est pratiquement achevé. En réalité, dans le cadre concerté de l’action gouvernementale, le Ministère des Postes était chargé de conduire des études pour l’aménagement des conditions nécessaires à l’introduction du commerce électronique et de l’élaboration des stratégies du Gouvernement en matière d’Internet. Cette responsabilité englobait un autre volet de formation indispensable que nous ne développons pas dans ce propos. Le lecteur intéressé lira utilement la lettre n°B251/SG/PM du 16/11/ 1999 relative à la distribution des rôles dans le développement des Tic.

Une opération semblable y fait pendant au Ministère de la Recherche Scientifique. La cellule chargée des Tic est en permanence à pied d’œuvre pour permettre l’entrée, au Cameroun, d’un outil de pointe nécessaire à l’évolution et à l’adaptation de notre pays aux transformations du réseau Internet, mais conformes aux conditions réglementaires, technologiques et appropriées aux besoins nationaux.

Le Ministère de la Recherche abrite à cette fin le Comité National pour le Développement des Nouvelles Technologies. Cet organe interministériel est censé insuffler, coordonner éventuellement et réguler l’action entreprise pour le développement des Tic au Cameroun. L’identification des besoins, l’importation et le transfert des technologies souhaitées, puis la domestication de ces technologies impliquent une action de formation locale pour une productivité nationale et suffisante des Tic.

Les séminaires de formation à l’intention des structures demanderesses procèdent de cette méthodologie. Toutefois, l’action de formation, de coordination, de vérification et de régulation gagnerait à bénéficier d’un cadre juridique institutionnel ; elle serait alors fondée sur des bases sectorielles et éviterait des actions ponctuelles et éparses sans assises méthodologiques fiables.

Parmi les priorités annoncée, l’État camerounais semble préoccupé par des actions immédiates visant à introduire les Tic dans la société. Le plan national des infrastructures de la communication et de l’information[11] établit à ce sujet que les stratégies de l’appropriation et de l’usage des technologies de l’information comprennent en quatre grands groupes d’actions : la mise en œuvre de la société de l’information ; le développement des espaces collectifs de l’information ; la valorisation des initiatives genre en Tic ; et le soutient à l’acquisition des compétences technologiques.

Ce plan prévoit des espaces collectifs d’accès à Internet qui seront développés selon trois grandes actions :

· Les points d’accès aux inforoutes pour la jeunesse à travers le déploiement des infocentres dédiés genre, des ateliers de formation pour les animatrices, le travail collaboratif de création de contenus, les transferts de compétences entre infocentres et l’animation du réseau.

· Les laboratoires de formation aux technologies de l’information et de la communication par la mise en place d’espaces de formation aux technologies dans les centres de ressources des milieux scolaires et universitaires. Une insistance particulière concerne la promotion des logiciels libres.

· Les lieux publics d’accès à Internet pour les milieux spécialisés des femmes (salons de coiffure) mettront un accent original à la promotion de la nouvelle économie.

2.1 Les utilisations des Tic et de l’Internet

Les utilisations des Tic et de l’Internet sont multiples, chaque type de population adaptant ces outils en fonction de ses besoins. En effet, les Tic et l’Internet au Cameroun sont un concept qui s’appréhende de la manière la plus simple. Tout comme un conducteur de voiture n’a pas besoin, forcément, de comprendre la conception d’un moteur à injection pour en tirer avantage, il n’est pas absolument nécessaire, pour l’utilisateur des Tic, de connaître, à tout prix et dans les détails, le fonctionnement algorithmique de l’Internet. L’Internet est une voiture qui peut vous faire arriver à temps à destination; qui transporte des bagages, qui peut résoudre un tas de problèmes. Ces usages sont multiples.

2.2 La messagerie électronique

La messagerie électronique s’affiche comme l’un des services les plus demandés. La messagerie est l’envoi et la réception des messages, le clavardage ou chat, la téléphonie par Internet. Ces opérations s’effectuent très régulièrement, sinon quotidiennement avec des correspondants étrangers, locaux ou surtout avec la communauté camerounaise de la diaspora.

On peut également ajouter, comme déjà annoncé, la navigation, consacrée par tous types d’internautes, hommes d'affaires, enseignants et étudiants, hommes ou femmes, à la recherche commerciale et documentaire ainsi qu'à l'établissement de contacts avec l'étranger. Les Tic s’utilisent dans plusieurs secteurs.

2.3 Le téléphone portable, le call box et les téléboutiques

Plusieurs autres types de pratiques s’exercent au Cameroun, notamment l’utilisation des téléphones portables évoquée ci-dessus. Ces utilisations concernent les téléboutiques, connues ailleurs, sans en être le réel équivalent, sous le nom de télécentre.

Les téléboutiques sont des cabines téléphoniques d’un usage public, mais appartenant à des personnes ou à des structures privées. Elles livrent tous types de services liés au téléphone, mais en y incluant les apports des Tic, notamment l’Internet. Elles concurrencent les cybercafés auxquels elles s’assimilent bien souvent. Elles ne servent en réalité que pour les RTC (réseau téléphonique commuté) en relation avec un fournisseur agréé, ce qui rend les coûts des connexions encore plus élevés que dans les vrais cybercafés.

Parler donc de l’Internet au Cameroun est devenu banal, malgré l’immense fossé qui existe entre les villes du même pays voire entre les différents quartiers. De nombreuses études font état de cette situation. Mais le développement de l’Internet dans le pays conduit à des usages multiples : agriculture, santé, recherche, éducation, commerce, etc.

On observe cette évolution des mœurs même dans la population la plus misérable, chez les étudiants et dans le domaine de la santé. Les cybercafés ont fait leur apparition à Yaoundé en 1997; ils recevaient alors 100 clients par jour. Aujourd’hui, chaque quartier, populaire ou non, dans toutes les principales villes, dispose d’au moins une quinzaine de cybercafés. Seulement, de trop nombreuses téléboutiques surgissent à côté de véritables cybercafés

Parfois, ces cybercafés s’érigent eux-mêmes en fournisseurs. Ils offrent alors de plus grands espaces et donc un plus grand nombre de places (plus de trente personnes, avons-nous signalé peuvent y surfer en même temps). Aujourd’hui, en moyenne, chaque cyber reçoit cinq cent internautes.

On rencontre deux catégories d'internautes. D'une part, les filles de toutes les couches sociales : étudiantes, coiffeuses, employées de maison, artistes, etc. Âgées entre 20 à 30 ans, elles constituent près de 70 % de la clientèle.

D'autre part, dans un espace plus confortable et forcément plus cher, soit pour l’heure 2 euros, on trouve les enseignants, les hommes d'affaires ou les journalistes à la recherche d'informations scientifiques, financières ou générales. Dans cette catégorie figurent aussi les personnes dont les enfants et autres relations vivent à l'étranger et avec lesquels ils peuvent entrer en contact plus longtemps et à un coût plus abordable que par le téléphone fixe.

L'ouverture d'un compte, écrit le journal de Yaoundé, revient à 0 ,07 euro; il est également possible de créer et d'héberger un site pour une moyenne de 0,22euro. Ces taux, encore élevés, éliminent de très nombreux Camerounais de ce genre de service : le salaire mensuel moyen au Cameroun est de 75 euros. Ils enrichissent aussi les FAI ; leur chiffre d'affaires atteint les 305 euros par an.

Bien que la Camtel seule ouvre le Cameroun sur le monde par satellite, on annonce d'autres sociétés. Mais des antennes Vsat fleurissent les toits des universités, des ministères, des entreprises privées et de quelques petites structures.

2.4 La Politique

La politique, elle aussi, s’est emparée des Tic et de l’Internet. Plusieurs partis politiques animent des sites Internet dans lesquels ils distillent leur idéologie. Ainsi, le parti au pouvoir alimente-t-il, pour son compte et pour la diaspora un site où coule l’idéologie du parti et où se lisent les textes et les activités de cette formation politique dont le lien est http://www.rdpc.cm

Une annexe de langue française, beaucoup plus diversifiée, se consulte sur son site toulousain, en France, au http://www.rdpc-toulouse.org

La présidence de la République a inauguré en mi-septembre 2004, un site consacré à l’élection présidentielle. Par de la publicité à la radio et à la télévision, on invite les populations, les citoyens, les médias et tous ceux qui s’intéressent à cette élection de s’abreuver au nouveau site bilingue http://www.électionpresidentielle.gov. com

Les autres formations politiques sont également présentes sur le Net. Il s’agit essentiellement de :

www.ffacameroun.net (le Front des Forces alternatives) ;

www.africanindependent

www.sdfparty.org (Le Social Democratic Front, anglophone) ;

www.ccep.2004.com (Coalition de l’opposition);

www.cameroun21.com (Le site de la politique camerounaise)

www.freekamerun.net (Mouvement pour la Démocratie et l’Indépendance)

www.biya-paul;com (Site du président-candidat, Paul Biya)

www.cameroon-link.com

2.5 Les Sports

Les sports collectifs ou individuels utilisent l’Internet pour informer le monde des performances camerounaises. Trois sites alimentent ces structures, outre le site du Ministère de la Jeunesse et des Sports (Minjes) http://www.minjes.gov.cm, on peut consulter le site de la Fécafoot, un autre, camfoot.com et celui de Camlion. Les sportifs célèbres, devenus de grandes vedettes, bénéficient, à titre personnel, tout comme les vedettes de la chanson, de sites Internet très fréquentés et qu’il serait fastidieux d’énumérer. Des usages des Tic se notent donc à une plus grande échelle. Les entreprises publiques, les églises, les vedettes, etc. empruntent la voie du net pour se faire connaître dans le monde. Ils sont hébergés soit par gcnet.cm, soit par iccnet.cm.

2.6 Culture

En dehors du sport, l’Internet intègre la perpétuation de la culture et des jeux traditionnels. Tel est le cas du songo, ce jeu qui sous-tendait autrefois une façon religieuse et mystique de vivre la vie. Et distillait auprès des joueurs et de la société une philosophie existentielle particulière.

Le plaisir se prend aux joutes oratoires et aux répliques verbales des adversaires. Les proverbes coulent en fonction de la situation du jeu. Moqueries, taquineries, plaisanteries, paillardises, encouragements, chaque situation débouche sur un proverbe et sur sa réplique. Le dimanche matin, chaque quartier tient son championnat. Le logiciel de ce jeu constitue une véritable révolution.

Ce logiciel permet de jouer même contre l'ordinateur grâce à l'équation de "bidoua", équation ou jeux de parades qui avait été pensée par les anciens et traduite mathématiquement par un jeune Camerounais Mbarga Owona. Ce concepteur explique le cheminement, les règles et les contre-coups dans ce logiciel en ligne et consultable dans www.cameroon-info.net/songo

2.7 La santé

La demande d’utilisation des Tic et de l’Internet au Cameroun concerne originellement la Santé. Bien discrète au plan social. Cette demande est active au sein de la communauté des infirmiers, des médecins et du personnel médical qui anime des sites sur les maladies qui accablent le pays. Le plan national prévoit tout de même une formation en technologie et en techniques de communication dans les milieux de la santé.

En effet, la mise à niveau des connaissances de base prédispose à l’ouverture sur les technologies de communication. Un exemple édifiant concerne l’informatique pour laquelle de nombreux praticiens, dans divers secteurs, requièrent une formation en traitement et transmission de l’information, mais également en termes de stockage, de gestion et d’analyse des données pour la prise de décision.

Ce besoin est fondamental pour les institutions de formation/recherche à l’instar de la Faculté de Médecine et de Sciences Biomédicales. L’action et la survie de ces institutions sont conditionnées par leur vitesse d’ingestion de l’information, et par leur capacité d’adaptation à l’évolution des technologies.

2.8 Tic et médecine

De nombreuses autres utilisations accompagnent la médecine par le Net. En effet, les Camerounaises utilisent les Tic pour rapprocher les associations féminines africaines. Ainsi peuvent s'instaurer des échanges d'expériences commerciales, médicales, académiques, agricoles et, surtout, d'idées : discussions de tous genres entre femmes de cuisine et de ménage, recherche de travail, éducation des enfants, traditions, etc.

Ces Camerounaises se connectent encore pour mieux soigner les malades. En effet, les médecins et les sages-femmes dialoguent avec leurs confrères du Nord pour avoir accès aux résultats des travaux des équipes dans des spécialités variées. Des malades sont même conjointement suivis par des médecins du Nord et du Sud[12].

Même si on doit encore y revenir plus loin, on notera l’existence de projet d’interconnexion au bénéfice de la télémédecine et de la coopération médicale par le biais d’OOsynet. Il s’agira de la création d’un Centre de Télécommunication Multimédia pour la formation du corps médical.

L’objectif de ce projet est de mettre à la disposition du monde médical des outils indispensables à l’exercice de leur profession indépendamment de la localisation, donnant ainsi l’occasion à tous ceux qui oeuvrent dans le secteur d’avoir accès à « l’information qui peut sauver une vie[13] »

Les résultats attendus sont donc l’amélioration générale de l’information de tout le pays dans une optique quasi temps réel. Ce projet, précise le Plan National des Infrastructures (op. cit. : 60), comporte trois principales composantes :

· Collecte des informations sanitaires et leur mise en réseau à partir des différents CTM de type OOSYNET

· La collecte et le partage des diverses expériences médicales ;

· La mise en place d’une bibliothèque sanitaire virtuelle.

Les résultats attendus de ce projet consisteraient en la mise en place d’un réseau de CTM qui partage : les expériences sanitaires, une bibliothèque mutuelle, les informations sanitaires (maladies) des régions du Cameroun, un projet de mise en oeuvre des infrastructures de bases.

2.9 Femmes et Tic

Récemment, une action, concoctée par le Gouvernement camerounais et une Institution locale, a été entreprise pour former, en 10 ans, 100.000 femmes aux Tic[14]. Cette opération permet aux camerounaises, toutes catégories confondues, d'investir les technologies numériques et d'envisager comment, désormais, elles pourraient lutter contre la pauvreté, en se rendant plus performantes dans leurs secteurs d'activités.

La formation qui s’étend sur 10 ans, s’érige en une nécessité, car il faut désormais renforcer les capacités des femmes en outil informatique. Par ailleurs, «cette opération est un formidable moteur pour le renforcement des capacités de la femme camerounaise dans un contexte de mondialisation. L'informatique permet d’accéder en temps réel à l’information. Celui qui a l’information a le développement». Pour les apprenantes elles-mêmes, ces semaines de formation ont permis de voir comment, désormais, elles pouvaient lutter contre la pauvreté, en se rendant plus performantes dans leurs secteurs d’activités.

2.10 Tic et agriculture

Les Tic assurent le développement des activités agricoles. En effet, La difficulté d'avoir un accès à Internet amène au développement des cédéroms sur les productions agricoles. C’est pourquoi la Ligue camerounaise pour la femme et l'enfant, sous l’égide du Pnud, a réalisé un cédérom en vue d'améliorer les méthodes de culture du manioc. Le choix du cédérom, produit lors de la journée de la femme rurale s'est imposé par les difficultés des populations cibles à se connecter à Internet.

Ce cédérom s'avère d'une utilisation facile puisqu'il suffit de disposer, dans le centre communautaire, d'un ordinateur muni d’un lecteur de CD. Le manioc représente pour les populations de la forêt le principal aliment. Il se mange chaque jour comme certains consomment du pain. Le cédérom donne l'historique et l'évolution du manioc et indique les régions du monde où se cultive ce produit ; il expose les modes rationnels de culture à partir des études scientifiques visant à en améliorer, et la quantité, et la qualité.

Selon l'enquête conduite par la Ligue, le CD est épuisé et les modes de culture proposés ont été appliqués avec bonheur. La diversification des moyens de conservation exposée dans cet outil a fait découvrir aux femmes que le manioc donne à la fois de la farine, de la bouillie, de la pâte fermentée qui peut se frire pour obtenir des beignets ou se bouillir pour produire un long et succulent saucisson qui se conserve pendant longtemps.

2.11 Le commerce électronique

L’idée du développement du commerce électronique planait déjà au Cameroun depuis 03 ans. En effet, devant la popularité des services électroniques, le Gouvernement avait jugé utile de voir le pays franchir assez rapidement une nouvelle étape vers les Tic en le propulsant dans le commerce électronique. Aussi, lors de son discours du 14 juin 2000, le Premier Ministre a annoncé :

la mise en œuvre d'un programme national de développement de l'Internet et des Inforoutes incluant les stratégies d'introduction du commerce électronique au Cameroun.

Le Chef du Gouvernement a vanté les avantages de ce nouveau procédé électronique. Il diminue les coûts des échanges, accroît le volume de ces échanges et améliore la présence du Cameroun dans le monde. Une des conséquences est d’avoir vu, en 2000, le secteur bancaire intégrer, lui aussi, les Tic.

La Banque des Etats de l’Afrique Centrale a inauguré un site instaurant des opérations bancaires par la voie de la carte électronique.

Plus pratique encore, le système des e-card, très récent, entre dans les mœurs. Toutes les banques s’y adonnent et les cartes bancaires, (visa, american express, etc.) rares autrefois, désengorgent aujourd’hui les guichets pendant la période des salaires. De plus, les paiements en magasin peuvent s’effectuer par tous types de cartes électroniques.

De nombreuses banques camerounaises ou affiliées possèdent un site où s’informent les clients. On citera par exemple:

http://www.izf.net/izf/Financement/Cameroun/CBC.htm  Commercial Bank of Cameroon ;

http://www.izf.net/izf/Financement/Cameroun/AMITY.htm Amity Bank

http://www.standardchartered.com/cm/  Standard Chartered Bank ;

http://www.afd.fr/ Agence Française de Développement ;

http://www.iccnet.cm/ccec/f_bref.htm  Caisse Camerounaise d’Épargne et de Crédit (CCEC).

2.1.2 Les Tic dans les entreprises et les PME

Dans le domaine du commerce, les entreprises privées utilisent de plus en plus les Tic. On trouve ainsi le site www.camerounzoom.com, l’annuaire électronique des entreprises camerounaises. Il se propose d’offrir aux consommateurs, investisseurs, institutions et administrations divers, des répertoires mis à jour des entreprises oeuvrant au Cameroun.

Une description des produits que livre chacune de ces entreprises, les informations générales sur leurs statuts juridiques sont mises en ligne par le net consulting Sarl, entreprise des services informatiques basée à Douala.

Par ailleurs, un site récent, plus vaste encore, rassemble des informations destinées aux consommateurs de l’Afrique centrale.

Ainsi, www.afriquecentrale.info se constitue comme le site de l'Afrique centrale et comme centre d'actualités. Il présente un portail d'informations très peu fourni. Il fonctionne parallèlement à un autre site sous-régional, mais focalisé sur le Cameroun. http://www.icicemac.com.

Par exemple, une association féminine de grande envergure étend ses racines hors du Cameroun par le net. L’Association pour le Soutien et l’Appui à la Femme Entrepreneur (ASAFE) (http://www.asafe.org), association de 3 000 entreprises féminines du Cameroun, du Mali, du Tchad, de la Guinée et du Bénin.

Fondée en 1989, ASAFE offre information, aide commerciale et services bancaires à ses membres-entrepreneurs dont la majorité interviennent dans les secteurs de la transformation alimentaire et du textile. L’association s’épanouit car, ces dernières années, le Cameroun, qui jouit d’une économie en plein essor (croissance annuelle de 4-5 % ces cinq dernières années) emploie 53 % de femmes dans sa population active, et, surtout, a libéralisé les politiques de télécommunications, et offre ainsi plusieurs possibilités d’utiliser ces télécommunications pour le développement du pays. Grâce aux Tic, l’ASAFE vise à élargir son appui à ses membres et à augmenter ses propres recettes en intégrant les TIC à ses activités. Voilà pourquoi, parmi ses objectifs immédiats, on retrouve les points suivants :

Les coopératives utilisent également les Tic. Le site de l’Aftidev signale d’ailleurs que, au Cameroun, la Niscam, qui est une coopérative de crédits et de financement des micro-projets, œuvre pour rendre accessibles aux planteurs de Kumba des informations relatives à leurs activités. Cette structure

utilise Internet pour suivre les cours des matières premières. Connectée à Internet, elle se tient au courant des fluctuations du cours des matières premières sur le marché mondial.

Plusieurs sociétés et entreprises publiques et privées présentent ainsi leurs activités, leurs produits en utilisant les Tic et l’Internet : les lois, les textes législatifs, le tourisme, les regroupements sociaux, les Ong, la diplomatie, la culture, le cinéma, les publications, etc.

Les entreprises camerounaises figurent sur le net et exercent des activités à travers ce réseau. Si les impôts peuvent être effectivement déclarés en ligne, des sociétés parapubliques deviennent de plus en plus agressives et offrent leurs services à travers le net.

On prendra par exemple le cas du Feicom, le Fonds Spécial d’Equipement et d’Intervention intercommunale, qui dépend du Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation. Cet organisme présente, sur son site, les projets, les travaux de construction, les offres d’appels et toutes les missions que doivent réaliser les communes camerounaises.

2.13 L’analyse endogène des Tic au Cameroun

Il n’est peut-être pas inintéressant de scruter le regard que jettent la presse camerounaise et les intellectuels nationaux sur différentes utilisations des Tic. Une brève présentation globale en avait déjà été faite dans Thot.[15] Les analyses de ces outils sont nombreuses. Dans Langues et Communication[16], les chercheurs de l’Université de Yaoundé 1 ont produit 11 textes sur les divers usages de l’Internet au Cameroun. Ces textes concernent l'enseignement à distance, la radio numérique, le développement économique par les Tic et la réflexion immanente de ces outils

Les articles abordent la réflexion de l'apprentissage des langues camerounaises par l'Internet, exposent une plate-forme multimédia multilangue de type visuel intégrant la laborieuse numérisation des caractères alphabétiques et des tons. On y rencontre aussi les liens entre les langues nationales camerounaises et les Tic.

La revue dresse le bilan à partir des structures mises en place par l'État et la société privée pour insérer les technologies dans la société. Une analyse critique de ces structures aboutit à une exigence de cohérence et de cohésion, à plus de vulgarisation pour permettre aux jeunes d'intégrer, d'innover et de socialiser les Tic.

La deuxième partie de la revue est réservée au phénomène de la communication sous le prisme des technologies. Y survient, un état des lieux à travers des repères comparant la communication africaine traditionnelle et la communication moderne. L'arrivée des technologies offre l'occasion d'une désillusion de la mondialisation qui ne doit être ni liberté débridée, ni acquisition quotidienne de nouveaux équipements, ni même abandon de la communication traditionnelle.

En communication, on analyse les prouesses technologiques et le défi communicationnel par l'Internet, l'Extranet et l'Intranet qui opposent souvent les ingénieurs, soucieux de rendre disponibles les signaux pour le plus grand nombre et les communicateurs, préoccupés par des processus psychosociologiques, culturels, cultuels et éthiques. On dénonce le désordre intersubjectif qui envahit la communication et qui peut conduire à l'incommunication.

La didactique du français s'insère dans cette revue grâce à un article sur l'introduction des Tic et de l'Internet à l'école. On y analyse les nouvelles pratiques enseignantes dans les salles de classe en prévision de l'exclusion éventuelle des professeurs de la salle de classe et incapables de s’adapter à la nouvelle situation.

L’influence et la présence des radios numériques dans les médias sont également examinées. La revue s'achève par une clarification des mythes antiques et des mythes technologiques qui suscitent de la circonspection vis-à-vis de l'euphorie et de l'actuelle extase devant les technologies perçues comme un mythe. Mais la prudence est de mise relativement aux nombreuses dérives que cache ce nouvel outil.

Un autre point de vue analytique intervient dans le cadre des présentations des utilisations de l’Internet au Cameroun. C’est à la faveur d’un numéro[17] édité lors de la deuxième rencontre de Bamako.

Ce numéro établit un état des lieux des Tic au Cameroun. Sur 30 pages, interviennent, juristes, techniciens, éducateurs et responsables des outils Internet et des télécommunications. La revue interroge l'état de la fracture des Tic. Malgré une volonté réelle d'appropriation des Tic, le politique tarde à s'impliquer avec méthode et urgence. On y assure que le tissu technologique existe et que les défis s'avèrent multisectoriels. Les problèmes et les perspectives de la réglementation des Tic y sont évoqués. Ces outils respectent un cadre réel à adapter en fonction des évolutions technologiques, des urgences de sécurisation et des atteintes aux normes d'exploitation des réseaux.

Les autres articles examinent d’une part, les enjeux politiques qui aboutissent souvent aux relents pestilentiels de la gestion financière, d’autre part, la place des Tic dans la formation des jeunes. En fait, au plan scolaire et académique, le bilan de quelques années d'utilisation des Tic s'avère éloquent bien qu'insuffisant.

Les hommes de terrain effectuent sur la pratique des Tic dans leurs secteurs. Le ministre de la communication voudrait voir chaque citoyen être en mesure de collecter, d'organiser, d'archiver et d'exploiter l'information. Son collègue de la recherche souhaite voir l'État présent et avec un pouvoir de blocage et d'orientation vu qu'il s'agit des points névralgiques.

Le Directeur de la Télévision nationale encourage pourtant la liberté de l'information. Par ces outils, la restitution de la liberté est facile et la circulation de la l'information s’effectue à la vitesse de la lumière.

Unanimes sur le développement de l'Internet, les fournisseurs d'accès Internet, les directeurs de journaux et les responsables des centres de formation déplorent l'augmentation des coûts de téléphone local qui prive de nombreux Camerounais de l'usage des Tic et de leur ouverture sur l'extérieur. La pression est forte cependant pour une vulgarisation des Tic et pour une amélioration des conditions de vie des citoyens désireux d'apprendre et d'étudier en autonomie, d'accéder aux sources d'informations crédibles et à une existence meilleure.

Avec la signature de l’Agence Nationale des Tic (Antic), il est prévu, pour les années prochaines, un développement rapide des Tic au Cameroun, une implantation des télécentres dans les villes pour servir dans tous les domaines de la vie de tous les jours.

III- Organisation de la formation des enseignants

La République du Cameroun a pris à cœur de massifier l’alphabétisation dans deux directions différentes. L’enseignement général et l’enseignement technique et de la formation professionnelle. L’enseignement secondaire général vise le développement des aptitudes générales des élèves qui reçoivent des connaissances littéraires et scientifiques donnant accès aux études supérieures. Deux Ministères différents s’occupent de la formation des enseignants selon qu’ils s’orientent vers l’enseignement technique ou vers l’enseignement secondaire général.

3.1. Le ministère de l’enseignement technique
et de la formation professionnelle

L’enseignement technique et professionnel relève du Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle : l’enseignement dispensé dans les établissements qui dépendent de ce Département a pour objectif la formation des techniciens de tous les secteurs de la vie publique et privée.

L’organigramme qui le met en application découle du Décret présidentiel n° 2003/227 du 27 août 2003. Un des alinéas de l’art. 2 de ce décret stipule que ce Ministère est chargé :

En outre, en son alinéa 1, l’art. 7 mentionne que ces Inspections assurent :

En son alinéa 2, cet article ajoute que les Inspections Générales de Pédagogie comportent une Inspection Générale de Pédagogie chargée des Sciences, des Techniques et Technologies du Tertiaire et de l’Informatique.

Selon l’Art. 8, l’Inspection Générale de Pédagogie chargée des Sciences, des Techniques et Technologies du Tertiaire et de l’Informatique supervise et coordonne l’activité des inspecteurs nationaux chargés des sections respectives en unités de technologie et de techniques particulières. On retrouve également l’article 18, al. 1 qui crée une cellule informatique chargée de :

Le Chapitre III du décret présidentiel a prévu un Art.35 qui crée une Direction de la Formation Professionnelle et de l’apprentissage. Cette direction est chargée, pour la formation des enseignants et des cadres ou personnels :

Quant à l’article 36, il crée une Sous-Direction des Centres et Instituts de Formation Professionnelle et d’Apprentissage qui s’occupe du suivi des écoles et centres ou instituts de formation d’enseignants.

Les établissements de formation que gère ce ministère sont classés en trois catégories, mais seule la catégorie 1, relative aux Ecoles Normales d’Instituteurs de l’Enseignement Technique concerne la formation des enseignants dans les établissements primaires, les sections Artisanales Rurales et dans les Sections ménagères. On le verra, la formation des personnels destinés à l’enseignement dans les établissements secondaires techniques incombe au Ministère de l’Enseignement supérieur.

Quoi qu’il en soit, la formation des enseignants relève de plusieurs départements ministériels. Mais, la formation reçue par les enseignants du secteur technique dure autant que pour l’enseignement général; en effet, en quelque 5 ans, cet enseignement prépare les élèves aux différents certificats conduisant au cycle secondaire ou au cycle supérieur.

Pour assurer ces enseignements, l’Etat a créé des structures de formation des professeurs. Mais autrefois, l’église catholique et l’église protestante avaient aussi fondé des écoles normales qui venaient en appui à l’action de l’Etat pour la formation des enseignants.

Mais, elles ont disparu aujourd’hui. La configuration actuelle apparaît ci-dessous, pour le deuxième département ministériel, chargé de la formation des personnels enseignants.

3.2 Le Ministère de l’Education Nationale

Selon le Décret n°2002/004 du 4 Janvier 2002 portant organisation du Ministère de l’Éducation Nationale, le Ministère est chargé :

3.2.1. Les structures de formation pour les enseignants de l’école primaire

L’art. 74 de ce Décret prévoit une Sous-Direction de l’Enseignement normal. Selon cet article, ladite Sous-Direction est chargée  de la coordination des études relatives aux besoins en personnel, au fonctionnement, à la création et à l'ouverture des écoles normales. Dans le même décret, l’art. 86 prévoit un suivi de la formation des élèves-maîtres dans les écoles normales d'enseignement technique et dans le monde du travail en liaison avec l'Inspection Générale des Enseignements, la Direction des Ressources Humaines et les Délégations Provinciales de l'Éducation Nationale

Les structures chargées de la formation des enseignants sont très peu nombreuses relativement à leur diversité. Au niveau de l’enseignement maternel et primaire, un décret, signé en 1966, organisait le statut des écoles normales primaires. Ces écoles sont chargées de la formation des instituteurs, des instituteurs adjoints et des maîtres d’écoles publiques.

Leurs missions essentielles concernent la formation générale et professionnelle des instituteurs. Ces personnels, constamment en nombre insuffisant, assurent l’enseignement maternel, primaire et post-primaire du public. Suspendues depuis 1986, ces formations ont repris en 1995.

À ce jour, en effet, et suite à des décrets subséquents, chaque circonscription administrative dispose d’une École normale d’Instituteurs (Eni) et, parfois d’une ou de plusieurs Écoles normales d’instituteurs adjoints (Enia) à cause d’un besoin très élevé en maîtres d’école et en instituteurs.

Les enseignants qui s’y forment reçoivent deux types de diplômes correspondant aux différents niveaux et aux cycles de formation. Les personnels formés reçoivent donc soit le Certificat d’Aptitude Pédagogique d’Instituteurs (CAPIA), soit le Certificat d’Aptitude Pédagogique d’Instituteurs (CAPI). Les grades identiques sont collationnés aux anglophones.

Le pays est ainsi quadrillé de tels établissements en ce qui concerne l’enseignement général public.

Par ailleurs, pour l’enseignement technique, les mêmes structures sont prévues que l’on appelle les écoles normales d’instituteurs de l’enseignement technique (ENIET). Les diplômes délivrés concernent soit le Certificat d’Aptitude Pédagogique d’Instituteurs Adjoints de l’Enseignement Technique, soit le Certificat d’Aptitude Pédagogique d’Instituteurs de l’Enseignement Technique.

Comme pour l’enseignement général, l’enseignement confessionnel et privé disposait d’organismes chargés de la formation des enseignants. Mais, à cause de la crise économique et des difficultés de gestion, ces écoles ont disparu. Depuis 1995, les personnels enseignants du secteur privé viennent s’inscrire dans des établissements de formation du secteur public.

3.2.2. Les structures de formation pour les enseignants du secondaire

La situation n’est pas meilleure qu’au primaire. Pour l’ensemble du pays, le personnel enseignant destiné à exercer dans les lycées et les collèges d’enseignement général et d’enseignement technique est formé dans deux grandes écoles relevant toutes deux du Ministère de l’Enseignement Supérieur.

Pour l’enseignement secondaire général, l’École normale supérieure de Yaoundé, logée au sein de l’Université de Yaoundé 1, assure la formation initiale des élèves-professeurs de l’enseignement secondaire général, des élèves-professeurs de l’enseignement normal et maternel, et des conseillers d’orientation.

Tout en s’inscrivant dans la dynamique des missions générales dévolues aux institutions universitaires, l’École normale supérieure se doit, entre autres missions, de développer la formation continue des enseignants dans les domaines des technologies et d’ingénierie éducative, de la formation à distance des enseignants, notamment par les Tic.

Elle s’occupe également de promouvoir la formation doctorale en sciences de l’éducation, en didactique et en technologie éducative. L’E.N.S comporte une annexe anglophone dans la partie Nord-Ouest du Cameroun. La formation annuelle livre environ 4000 enseignants, toutes séries et tous cycles d’études confondus.

Cette école abrite 11 Départements ou filières d’enseignement correspondants aux matières dispensées dans les lycées et les collèges. (Français, Anglais, Math. Sciences de la Vie et de la terre, Histoire et Géographie, Géologie, Sciences de l’Education, Biologie, Langues étrangères, Chimie, Philosophie).

L’annexe anglophone de Bambili ne dispose que des structures du premier cycle, mais dispense des enseignements comme l’économie, inexistant à l’E.N.S de Yaoundé.

Cet établissement bénéficie d’une très rande crédibilité en matière de formation même si les personnels formés n’ont pas forcément vocation à enseigner. L’absence physique d’une Faculté d’éducation dans plusieurs universités camerounaises draine vers l’E.N.S un trop plein de candidats évalués cette année à plus de 12.000.

Le Département des Sciences de l’éducation constitue en effet un atout majeur dans la formation des futurs professeurs. L’E.N.S semble constituer un facteur déterminant du système éducatif et de la formation des personnels, y compris selon le Décret de 1988, les inspecteurs pédagogiques et les proviseurs.

La deuxième école de formation concerne l’Ecole normale supérieure d’enseignement technique de Douala. (ENSET) qui dépend, elle, de l’Université de Douala et, donc, du Ministère de l’Enseignement Supérieur et non du Ministère de l’Enseignement technique et de la Formation Professionnelle. Elle forme les futurs professeurs des nombreux lycées techniques créés il y a une dizaine d’années dans les 10 provinces du pays.

Ces structures ont la possibilité d’accueillir les candidats que présentent les organismes privés, les missionnaires et les sociétés parapubliques. Mais le pourcentage de ce type d’apprenants se situe en deçà de 25%.

Mais la majorité des professeurs en exercice ne sont pas tous formés. La formation s’effectue généralement sur le tas à partir des recrutements programmés par les ministères chargés de l’Education. Les enseignants apprennent donc leur métier sur le tas, par le biais des stages internes, par le système de recyclage, des séminaires ponctuels et des conférences pédagogiques.

3.3. Le Ministère de la Jeunesse et des Sports

3.3.1 Les centres de formation de la jeunesse et des sports

Le Ministère camerounais de la Jeunesse et des Sports a en charge, outre le sport, la formation des enseignants devant dispenser des cours de sports et d’éducation sportive, de l’alphabétisation et de l’animation des activités de jeunesse. Créé par Décret n° 96/049 du 12 Mars 1996, ce Ministère est chargé de la politique des sports.

Les structures assurant la formation de ces enseignants sont rassemblées au sein de l’Institut National de la Jeunesse et des Sports. Créé en 1960 par le décret présidentiel n° 60/272 du 31/12/1960, l’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS) est un établissement d’enseignement supérieur placé sous la tutelle du Ministère de la Jeunesse et des Sports. Il est doté de l'autonomie financière et de la personnalité juridique.

Il regroupe en son sein les futurs professeurs de sports et d’éducation sportive, d’animation de sports, d’entraîneurs de sport, des administrateurs des structures sportives et socio-administratives, de conseillers principaux de jeunesse et d’animation. Cet établissement recrute ses étudiants au niveau du baccalauréat, du brevet et du Certificat d’Etude Primaire. Les titulaires de ces diplômes deviendront plus tard des instructeurs de jeunesse, des maîtres d’éducation physique et sportive. L’Injs comporte 02 structures pédagogiques :

A – Les divisions

B - Les départements 

Parmi les principales missions qui lui sont dévolues, l’INJS est essentiellement chargé de la formation

Outre l’Injs, le Ministère de la Jeunesse et des Sports gère des établissements de formation connus sous l’appellation de Centre National de Jeunesse et des Sports (Cenajes) dont la mission essentielle est la formation des enseignants et des cadres moyens du Ministère de la Jeunesse et des Sports en matière d'EPS et de Jeunesse et Animation. Ces éducateurs en sport doivent être du niveau du brevet d’études ou du Certificat d’études. Chaque province était censée abriter un Cenajes. Actuellement, au Cameroun, on n’en compte que 05 :

· Cenajes de Garoua

· Cenajes de Kribi

· Cenajes de Bertoua

· Cenajes de Dschang

· Cenajes de Bamenda

3.4 Le Ministère de l’Agriculture

Le ministère de l’Agriculture représente un Département très important; on a dû lui adjoindre un autre Ministère, celui de l’Environnement et des Forêts. Ces deux départements assurent la tutelle des écoles de formation comme l’école des Eaux et Forêts de Mbalmayo, l’école des faunes de Garoua, les écoles techniques d’agriculture de Bamenda et d’Ebolowa.

Le domaine de l’agriculture constitue en effet un point fondamental du développement du pays. Les écoles secondaires ou supérieure d’agriculture, de foresterie et des métiers y afférents essaiment le territoire national. Les écoles de formation dans cette branche emploient effectivement des personnels enseignants dont on ne sait pas beaucoup où ils sont formés.

Ces écoles, une demi dizaine, forment pourtant de nombreux Camerounais au maintien de l’environnement, à l’écosystème et à la définition réelle du sol. Et, comme la plupart des écoles de formation, celles-ci relèvent du Ministère de l’Agriculture, mais aucune politique avérée relative à cette formation ne transparaît clairement ni des textes présents, ni des propositions mises en œuvre pour atteindre les objectifs assignés au Ministère de l’Agriculture ou au Ministère de l’Environnement et des Forêts.

Un rapport[18] sur la foresterie en Afrique Centrale reconnaît par exemple que, pour le Cameroun,

le personnel ayant des qualifications requises pour mettre en œuvre la gestion durable des écosystèmes forestiers n'est pas toujours disponible. Au niveau des administrations forestières, par exemple, Hiol Hiol (2001) signale que de manière générale, le Ministère de l'Environnement et des Forêts du Cameroun ne dispose pas de la capacité nécessaire pour répondre au nouveau défi qu'impose l'aménagement forestier. Au niveau des sociétés forestières, Landrot (2001) attire l'attention sur le déficit des compétences qui inquiète l'entreprise forestière

Ce rapport fait également découvrir, selon les premières investigations, que le problème se pose au niveau de la formation continue et au niveau de la formation initiale. En effet, dans l'Administration forestière par exemple, le gel des recrutements et l'absence d'une politique de formation ont généré un décalage important entre la formation initiale et les nouveaux besoins liés à l'évolution de la politique forestière (I&D., Juin 02).

Dans ces conditions, les compétences effectives du personnel sont, d'une manière générale, en deçà des compétences exigées pour mener à bien la gestion durable des écosystèmes forestiers. Ledit rapport fait aussi observer que les enseignants, plongés dans une situation d'isolement, ont difficilement accès à la formation continue et aux informations récentes sur l'évolution des connaissances et des pratiques.

Au Cameroun, il existe trois catégories d'établissements d'enseignement forestier : les collèges et lycées techniques, les établissements de formation des techniciens des eaux et forêts et de faune, les établissements de formation supérieure.

Les collèges techniques accueillent les jeunes titulaires d'un certificat d'études primaires. Ils ont pour mission de les former en 4 ans. La formation est sanctionnée par l'obtention d'un Certificat d'Aptitude Professionnelle. On en compte dans les Provinces pourvues de grande forêt : le Sud, l’Est, le Sud-Ouest, le Nord-Ouest.

Les lycées techniques reçoivent les jeunes titulaires d'un brevet d'enseignement de premier cycle ou d'un Certificat d'Aptitude Professionnelle. La formation y dure 3 ans. Elle est sanctionnée par l'obtention d'un Brevet de technicien ou d'un Baccalauréat d'enseignement technique.

Le personnel enseignant, constate encore ce rapport, est vieillissant et se retire progressivement.

Les établissements de formation de techniciens forestiers se rangent dans cette même catégorie, leur l’objectif étant de former les cadres moyens de l'Administration forestière. Leur champ d'action couvre la formation initiale et la formation continue des agents de l'Administration forestière. Comme l’indique ce rapport,

certains de ces établissements ont pour seule vocation la formation de techniciens forestiers ou techniciens de la faune ; il s'agit respectivement des écoles nationales des eaux et forêts et de l'école de faune de Garoua.

C'est le cas des Écoles Techniques Agricoles qui forment aussi bien les techniciens d'agriculture que les techniciens des eaux et forêts comme l'École Nationale des Eaux et Forêts de Mbalmayo à 50 km de Yaoundé. En dehors des autres écoles d’agriculture classiques dépendant du ministère de l’Agriculture, il faut signaler que les enseignants sont formés sur le tas. Pour l’école de référence de Mbalmayo, on confirme les constats selon lequels 80% des enseignants de l'Eef ne disposent que d'un niveau d'étude Bac+3. Il a été constaté que la qualification des enseignants s'est dégradée au cours des 10 dernières années.

Mais, dans le domaine de l’agriculture, le Cameroun semble avoir privilégié la recherche au détriment des Écoles de Formation. Cette attitude s’explique probablement par le souci de préparer la relève.

À l’université de Ngaoundéré, a été créé un IUT pour la formation agro-alimentaire. Cet Institut comporte la filière IAA de L'ENSAI est une des rares sinon la seule en Ecole d'Ingénieurs en Afrique Francophone qui forme des Ingénieurs ayant une double compétence en conception et en technologie dans le domaine de l'agro-industrie et des secteurs connexes. Mais avant, des centres de formation agricoles supérieures ont longtemps existé.

Ainsi, créée avec l’appui de la coopération américaine, la défunte Ecole Nationale Supérieure d’Agriculture de Yaoundé a connu plusieurs mutations. Elle est transférée en mai 1977 à Dschang pour servir de base au nouveau Centre Universitaire. Elle deviendra plus tard l’Institut National de Développement Rural (INADER) créé en 1988. L'ENSA évoluera ensuite en Faculté d’Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA) et fonctionne dans l’actuelle Université de Dschang. Cette université abrite aussi le Centre Régional d'Agriculture, des Forêts et du Bois.

Les centres de recherche sont donc nombreux, contrairement aux écoles de formation. Avec l’aide de l’IRD, on a mis sur pied, comme le rappelle opportunément Hocine Khelfaoui et Jacques Gaillard (2001 : 17-19) dans leur rapport final sur la science au Cameroun. On dénombre en effet :

3.5 Le Ministère de la santé

Ce ministère maintient sous sa tutelle toutes les écoles nationales d’infirmiers et d’infirmières sages-femmes. Il est difficile, comme pour le cas précédent, de déterminer où sont formés les enseignants qui exercent dans ces formations sanitaires. Très souvent, ce sont les médecins ou les infirmiers expérimentés qui y exercent sur la base de leurs connaissances universitaires ou sur celle de leur expérience.

Les centres spécialisés en soins infirmiers existent également, mais la formation des enseignants demeure floue.

Des structures particulières, notamment chez les catholiques, participent aussi à la formation des personnels en soins infirmiers ou en épidémiologie. À un niveau plus élevé, l’Organisation Contre les Grandes Endémies en Afrique Centrale (Océac), comme le Centre Pasteur du Cameroun, forme son personnel et les chercheurs par Internet et en présentiel.

3.6 Ministère de l’Administration Territoriale

Le Ministère de l’Administration Territoriale, qui équivaut au Ministère de l’Intérieur, a été récemment réorganisé par Décret n°2004/099 du 26 Avril 2004. Le Ministère a sous sa responsabilité, deux écoles de formation.

Il y a d’abord l’Ecole Nationale de l’Administration Pénitentiaire, connus sous le nom de gardes-prisonniers ou goumiers. Ces personnels qui surveillent les prisonniers reçoivent une formation de deux à trois ans selon le diplôme (Brevet d’Etudes ou Certificat d’Études Primaires).

La notion de Tic est toute récente avec l’informatisation de ce département ministériel. Ce ministère coiffe aussi le CEFAM, le Centre de Formation des Administrateurs des Mairies, les agents communaux qui se recrutent au niveau du Brevet.

Le Ministère de l’Enseignement Supérieur

Le Minesup prend sous sa tutelle de nombreux établissements. La raison en est que tout établissement qui recrute avec le niveau du baccalauréat appartient d’office a ce département ministériel.

Quelques établissements échappent à ce principe, le concours d’entrée étant organisé par le Ministère de la Fonction Publique, sous la houlette du Premier Ministère. Se rangent dans cette catégorie, l’INJS et pour l’École des Eaux et Forêts. Mais se rangent aussi dans cette catégorie l’Institut Supérieur de Management, l’École Nationale de Technologie, l’École des Postes, l’École d’Administration et de la Magistrature, l’École de Police, etc.

La plupart du temps, ces établissements intègrent des ressources du niveau inférieur à celui du Baccalauréat. Outre l’ENS et l’ENSIET, relèvant du Ministère de l’Enseignement Supérieur,

Parce qu’il s‘agit d’établissements dépendant du Ministère de l’Enseignement Supérieur, aucune école de formation ne contribue à la formation des enseignants devant y exercer. Seuls l’expérience, les titres académiques et les publications constituent les critères de recrutement.

Quel budget pour cette formation ?

Il est difficile d’obtenir des informations relatives aux budgets alloués à ces structures. Le mutisme des responsables est fort significatif.


IV – La Formation à distance par les Tic au Cameroun

4.1 Politique générale des ministères de l’éducation

Cette partie est largement traitée dans le II ci-dessus.

4.2. La formation des personnels par la foad.

Après des décennies de silence, des pistes s’ouvrent à nouveau progressivement pour intégrer l’enseignement à distance et les TIC dans nos politiques éducatives. Le développement de la formation à distance s’impose par des infrastructures scolaires devenues obsolètes et par de nombreux demandeurs d’instruction, d’éducation et d’informations scientifiques.

Le dénuement est vaste, complexe et multiforme. L’exploitation des TIC, petit à petit, s’impose aussi avec ce que cela exige d’efforts et de développements infrastructurels.

On se limitera, quand cela sera possible, à la description des dispositifs dans l’utilisation des moyens de communication comme la radio, la télévision ou l’Internet pour la formation initiale ou continue des enseignants.

Nous présenterons aussi l’utilisation des Tic dans les différents ordres de l’enseignement, même si cette formation demeure minimale et se déroule généralement de manière discrète.

Depuis quelques temps, le Cameroun s’est effectivement lancé dans l’enseignement public et dans l’enseignement privé, dans l’utilisation des Tice. On dénombre ces structures au primaire, au secondaire et à l’enseignement supérieur.

1- Au niveau primaire

En réalité, on ne connaît pas officiellement de structures chargées de l’enseignement primaire. Des mesures générales portent sur l’ensemble du Ministère de l’Éducation Nationale dans les proportions indiquées plus haut.

L’utilisation des Tice par les enseignants s’apparente à une prouesse des établissements privés en coopération avec l’étranger. Pour les établissements publics, on verra, plus loin, la politique que mène l’État à ce sujet.

Quelques établissements du primaire introduisent effectivement l’enseignement par le multimédia et par l’Internet. Le Cned assure des enseignements aux petits Français du Cameroun, aux Camerounais et aux autres étrangers qui suivent les programmes français. Cependant, quelques écoles, dont voici la liste, utilisent le multimédia et/ou l’Internet pour le renforcement des études. La répartition géographique de ces écoles s’étale sur l’ensemble du territoire national, avec une prédilection pour les grandes villes qui disposent du téléphone et de l’électricité.

Au sein des écoles de formation des enseignants du primaire et de la maternelle, on ne connaît pas formellement d’introduction des Tic dans la pratique enseignante. Toutefois, en prévision de cette insertion prévue par les dispositions réglementaires, nous avons pu recenser, à Yaoundé et dans ses environs (Ngoumou, Kribi, Soa) que les élèves- maîtres choisissaient des sujets de mémoire relatifs à l’enseignement par les Tic.

Pourtant, on a prévu que ce type de personnel sera formé, on le verra plus bas, par le CNAAP, structure dépendant du Ministère de l’Éducation Nationale.

2- Au niveau du secondaire

Le même profil que précédemment s’applique à cet ordre d’enseignement. Le multimédia s’introduit très rapidement surtout dans le secteur public. L’Internet y vient en appui. Nous allons découvrir quelle politique l’État camerounais pratique pour introduire les Tic dans la formation des élèves et forcément dans celle des enseignants. Le dernier décret de 2002 oblige en effet l’enseignement de l’informatique et l’utilisation des Tic dans chaque établissement secondaire.

Mais bien avant ces dispositions, le Cameroun utilisait déjà ces outils à travers des formations secondaires mais destinées aux Étrangers, augurant ainsi de la formation à distance.

En réalité, ce sont les établissements français, que l’on retrouve en grand nombre dans la liste précédente, qui utilisent le plus cette formule. On devra également y insérer les différentes Alliances françaises et les centres culturels qui fonctionnent sur l’étendue du territoire camerounais.

Mais d’autres structures non nationales (ONG, autres ambassades, Sociétés civiles) s’y ajoutent, dans lesquelles les professeurs bien formés s’occupent de la formation des jeunes par les TIC.

Dans ces structures, la formation des enseignants s’opère de la même façon que précédemment, sauf que les formateurs sont parfois envoyés en Europe ou dans des regroupements régionaux pour des stages de courte durée. La formation aux Tic peut tout aussi bien se dérouler sur place, alors, il s’établit un partenariat entre l’école et des structures privées de formation qui abondent à Yaoundé ou à Douala. Schoolnet voudrait favoriser l’accès des populations pauvres au numérique. Il aide aussi conceptuellement l’État camerounais à définir sa politique de développement et de déploiement de l’Internet et des Tic au Cameroun.

On citera également les centres pilotes de linguistique locaux, directement rattachés à la Présidence de la République et disséminés sur l’ensemble du territoire national. Ces centres sont chargés de promouvoir le bilinguisme à travers le pays. L’enseignement des langues s’effectue essentiellement par les Tic. Les professeurs qui y dispensent les cours reçoivent annuellement une formation sur l’utilisation des Tic. Une annonce récente du Secrétaire Général Adjoint de la République fait espérer une informatisation de toutes les structures d’enseignement bilingue pour les rentrées prochaines.[19]

Plusieurs centres linguistiques privés prennent le relais à Douala et à Yaoundé et mettent en exergue l’utilisation des Tic et de l’Internet pour attirer la clientèle parmi les jeunes élèves qui souhaitent aller en Europe. La formation que reçoivent les enseignants de cette catégorie demeure floue. Le personnel qui manipule peu ou prou le multimédia s’érigent en enseignant et dispense des cours aux apprenants qui paient cher leur formation.

Le ministère camerounais de l’Éducation anime une structure prévue par le Décret déjà cité réorganisant ce Département ministériel. Il prévoit un Centre National d’Appui à l’Action Pédagogique (CNAAP). Cette structure procède à l’animation et au renouvellement pédagogique, puis à la formation à distance. Elle est logée dans les 10 Provinces, anime ce renouvellement pédagogique et ces recyclages, procède à la formation à distance dans les Centres provinciaux de ressources éducatives. Le dispositif a été mis sur pied pour:

Le Cnaap est chargé de former les enseignants de plusieurs niveaux. En l’occurrence, il s’occupe de la formation des enseignants suivants :

Comme on le constate, la Fàd concerne tous les niveaux de l'enseignement général : de la maternelle au secondaire en passant par les Écoles normales. Le public-cible se recrute autant dans l'enseignement public que dans l’enseignement privé, soit un total de près 45 000 clients potentiels.

Dans cette cohérence, l’État a doté la plupart des lycées d’outils informatiques. Cette décision fait suite à l’obligation qui est faite d’enseigner cette discipline dans tous les établissements secondaires du Cameroun. Ce qui entraîne la formation accélérée des professeurs au maniement des Tice.

Pour le concrétiser, le couple présidentiel avait inauguré deux centres multimédias en novembre 2002 à Yaoundé, donnant le ton à l’ouverture de ces structures dans les autres lycées qui sont maintenant dotés d’une connexion Internet pour les cours, mais surtout pour la recherche et la messagerie électronique.

Chacune des dix capitales provinciales camerounaises compte au moins deux lycées connectés à l’Internet et dans lesquels les enseignants formés conduisent quotidiennement les élèves à la recherche de l’information scientifique.

Par le biais des Tic, le Cnaap, se propose concrètement d'élaborer des modules de formation à distance sur mesure, en fonction des demandes venant du terrain.

Définis en qualité et en quantité sur la base d'une enquête nationale, des rapports des conseils d'enseignements, des difficultés rencontrées aux examens par les élèves, ces modules varieront selon les ordres et les niveaux d'enseignement.

On s’y propose aussi de concevoir des supports didactiques. On cite le document écrit, le téléphone, la cassette audio et vidéo, le cédérom, les disquettes, l’Internet.

Ils constituent du matériel d'auto-apprentissage et les contenus restent valides au- delà de leurs diversités. Il s'agit d'une qualité de service personnalisé c'est-à-dire d'offrir les connaissances par un mode de présentation qui convienne à chaque apprenant.

Ces supports représentent des ressources de proximité du lieu de résidence de l'apprenant, d'évaluer les enseignants formés. Ces enseignants sont évalués sur le terrain, dans le cadre des contrôles pédagogiques.[20] Le Cnaap entretient des antennes extérieures et développe des dispositifs de foad ; en effet,

1. Ses 10 Antennes provinciales, constituent d'importants relais sur le plan national ;

2. Une enquête nationale sur les besoins de formation des enseignants a déjà été menée. Les données de l'enquête attendent d'être dépouillées puis analysées.

3. Le CNAAP travaille dans un environnement technologique basé sur Internet. le dispositif FAD du CNAAP est connecté à un réseau Internet. Cnaap.org ouvrira des espaces collaboratifs.

4. Auprès des CDI, on trouve des documents sous toutes les formes : livres, connexion Internet, puis, des ressources pédagogiques nécessaires à la formation ainsi qu'à la préparation des cours.

5. Le CNAAP s’ouvre à toutes les institutions de formation tant nationales qu'extérieures. Il est ouvert à un vaste réseau de partenariat.

6. Le cahier des charges est un document qui s'adresse aux concepteurs des modules de formation, et définit en même temps les modalités de rédaction des cours ainsi que les corrigés-guides. Ce document fixe et précise les démarches méthodologiques et pédagogiques à observer, dans le cadre de l'élaboration des cours, des devoirs, et des corrigés-guides.

7. Le contrat de tutorat, par contre, est un document qui décrit les conditions d'exécution du tutorat entre le CNAAP d'une part et le contractant d'autre part. Les tuteurs sont des vacataires qui s'engagent à assurer un encadrement pédagogique aux apprenants[21].

Dans la même perspective, le Ministère de l’Éducation Nationale entreprend, sous la houlette du couple présidentiel, une campagne d’informatisation complémentaire à celle qui vient d’être présentée. Un site fonctionne depuis 2002 et ambitionne de former tous les jeunes Camerounais par le biais de la formation à distance.

Usages originaux dans l’enseignement pré-universitaire

Le concept d’enseignement préuniversitaire n’a pas beaucoup de prise sur la société camerounaise. Il se confond, en vérité, avec l’étape du lycée dont la présentation a été faite tout au long des rubriques ci-dessous.

Néanmoins, l’enseignement secondaire, par la préparation du baccalauréat toutes séries, peut être considérée comme relevant du préuniversitaire. Les écoles préparatoires aux études supérieures sont très rares. On n’en connaît qu’une seule à l’École Normale Supérieur de Yaoundé où les classes scientifiques préparatoires, d’une durée d’une année universitaire, entraînent les jeunes gens de moins de 20 ans et titulaires d’un baccalauréat scientifique aux Écoles professionnelles comme Polytechnique, l’École Normale Supérieure, la Faculté de Médecines et des Sciences Bio-médicales.

Le lien entre ces classes préparatoires et le site du cameduc est donc vite établi.

En effet, http://www.cam-educ.cm propose aux élèves, outre des hyperliens, de très nombreux sites éducatifs dans lesquels sont traitées des disciplines scolaires comme le français, l’anglais, la géographie, les mathématiques, etc.

Cameduc projette de se réaliser encore davantage en trois phases bien précises :

Comme le Cnaap, le site Cameduc, qui fonctionne au sein du Ministère camerounais de l’Education Nationale, avec l’appui technique et technologique du français CFA Stephenson, poursuit des missions que lui assigne la Présidence de la République, par le biais du Ministère de l’Education, en vue de la formation des enseignants et de l’introduction des Tic dans les établissements scolaires. Cette action à concrétiser au sein des écoles s’inscrit dans la stratégie sectorielle de l’éducation et vise à :

Cette structure est très importe dans la formation des enseignants, car, par elle, s’insinue la réalisation des prescriptions de l’Etat en matière de formation des enseignants par les Tic. La concrétisation ainsi visée transite par les proviseurs de lycées. Ceux-ci, en liaison avec CFA-Stephenson et sous le contrôle du Ministère Camerounais de l’Education nationale, sont chargés de piloter le projet dans leur établissement et de gérer les ressources humaines, de mettre en place une organisation adaptée au sein de l’équipe pédagogique et au sein de l’équipe administrative, de planifier l’utilisation des centres de ressources, de contrôler et d’évaluer la mise en œuvre du projet dans leur établissement.

Cette formation se révèle fort bénéfique pour les enseignants à qui elle apporte différents types d’accompagnement assurés par le CFA et les formes et les modalités de cet accompagnement, notamment, avec la présentation du LearningSpace, la prise en main des outils de communication et l’utilisation de la messagerie d’Internet ou des forums de discussion.

Les différentes étapes de mise en œuvre concernaient l’ingénierie technologique: équipement informatique, réseau…et l’ingénierie pédagogique, la définition des besoins en personnel, la mise en place et l’installation des équipements informatiques et des logiciels pour les centres de ressources et pour l’administration et avec l’accompagnement, par le CFA Stephenson, de la formation des chefs de centre, des moniteurs multimédia et du personnel administratif et pédagogique.

Sur les plans organisationnel, pédagogique et technique, on pourra visiter http://www.alice.cfa-stephenson.tm.fr, site relatif à l’accompagnement à distance.

Pour l’Etat camerounais, la mise en œuvre des TICE permet de promouvoir l’accès au savoir d’un plus grand nombre, de faciliter la diffusion du savoir dans tous les domaines éducatif, médical et social. Cette mise en oeuvre, ainsi que le prévoit le Cameroun, se déroulera en deux phases :

Parmi les institutions privées et organiquement indépendantes du Ministère, on signalera le rôle des cybercafés dans les villes. Comme les télécentres, ils servent à l’initiation à la recherche de l’information scientifique ; compte tenu des bousculades et des contraintes observées au sein des lycées ou des universités, plusieurs enseignants, à titre personnel, vont s’initier aux Tic et acquérir ainsi une compétence supplémentaire dans leur métier et une des connaissances plus amples sur leur disciplines.

Les mairies d’Arrondissement participent aussi à ce type d’activités, mais l’action y est encore timide. À Yaoundé, à Douala et dans quelques villes secondaires, les communautés municipales ont compris le rôle qu’elles peuvent jouer comme espaces numériques dans la formation des enseignants. Les professeurs de lycées vont en effet y prendre des cours à distance et à titre individuel pour augmenter leurs habiletés professionnelles. Ces consultations sur le net sont gratuites.

3- Au niveau de l’enseignement supérieur

L’Enseignement Supérieur est géré par le Décret présidentiel n°98/231 du 28 septembre 1999. L’Art. 23 de ce texte accorde à la Direction du Développement de l’Enseignement Supérieur (DDES) de nombreuses missions. Cette Direction est chargée

* des propositions et des mesures susceptibles de favoriser le développement de l’enseignement supérieur ;
* de l’étude et de la comparaison des systèmes universitaires ;
* des questions relatives aux niveaux de formation des systèmes universitaires ;
* des questions relatives aux niveaux de formation des systèmes universitaires et à l’équivalence des diplômes ;
* de la coordination et du suivi des activités didactiques des institutions universitaire ;
* de la participation aux études relatives à la création des institutions universitaires publiques ;
* de l’examen des dossiers d’ouverture des institutions universitaires privées ;
* de la certification des diplômes de l’enseignement ;
* de l’examen des dossiers à soumettre aux organes consultatifs universitaires ;

On les trouve dans le site www.minesup.gov.cm qui indique que la mission  du Ministère de l'Enseignement Supérieur consiste à:

Pour le Gouvernement du Cameroun, en effet, l'éducation est un droit inaliénable. Ce droit est illimité pour ceux qui manifestent des aptitudes et des prédispositions. Ces Universités sont des établissements Publics à caractère scientifique et culturel dotés de la personnalité morale et de l'autonomie financière, administrative et académique.

Chaque Université comprend des établissements post-secondaires de formation universitaire et de recherche.

Les Universités d'état obéissent aux principes directeurs suivants:

Les Universités peuvent développer en leur sein des Centres d'études Scientifiques et Technologiques, des Centres de Recherche ou de Formation Spécialisée et de Perfectionnement. Ces Centres sont chargés notamment d'établir la liaison entre les laboratoires universitaires et les milieux industriels, et de développer la formation et le perfectionnement des cadres à travers les filières de formation.

Étroitement liés à leur environnement immédiat, à leur région, au marché, les Universités sont destinées à dispenser un enseignement de plus en plus professionnalisé et adapté aussi bien aux réalités nationales qu'à la demande du marché de l'emploi.  La coexistence des différentes Institutions Universitaires dans leurs diverses conceptions doit être considérée comme un enrichissement de l'offre d'éducation, face à la forte demande à orienter, autant que possible vers la professionnalisation de la formation.  

A travers cette diversité, le citoyen camerounais, hors de Yaoundé, se voit proposé une gamme plus importante de formations. L'équilibre territorial de la carte universitaire est tributaire de cette option salutaire et réaliste. Dans ce contexte, des efforts sont faits pour: 

La physionomie de l'Enseignement Supérieur au Cameroun, suite à la reforme de 1993, est marquée par la mise en place de six Universités d'État: l'Université de Buéa, l'Université de Douala, l'Université de Dschang, l'Université de Ngaoundéré, l'Université de Yaoundé I, l'Université de Yaoundé II. Ces universités ont pour mission de porter au plus  haut niveau et au meilleur rythme de progrès, les formes supérieures de la culture et de la pensée. Elles sont tout particulièrement chargées de la formation et du perfectionnement des chefs d'entreprises, cadres administratifs et techniques dont le pays a besoin.

De même, elles doivent constituer des pôles de développement local, régional, national et international. Les principes directeurs auxquels obéissent ces universités sont les suivants:

Le Ministère de l’Enseignement supérieure prend sous sa tutelle les universités privées; Il y accorde la même importance qu’aux universités d’Etat. D’ailleurs, un mouvement social a tacitement secoué le Cameroun en faveur des universités privées, très demandées prévoit une forte demande en enseignement supérieur dans les années à venir malgré la crise que traverse le pays. Ce mouvement semblait répondre à une attitude jugée laxiste de la part de l'Etat envers les initiatives privées en matière d'Enseignement Supérieur, à une meilleure organisation des ressources de la part de celles-ci, à une image plus favorable quant à l'offre de qualité des études et d'opportunités et finalement, à la demande sociale.

L’Enseignement Supérieur est certainement l’ordre d’enseignement le plus pourvu en outils numériques pour la formation académique. Sous cette liste figurent les établissements nationaux qui pratiquent l’enseignement à distance, la recherche de l’Information scientifique et l’utilisation combinée du multimédia et de l’Internet.

Certaines IUT disposent de leurs propres sites et proposent des enseignements à distance. C’est le cas de l’UIT de Bandjoun et de celui de Ngaoundéré. De même, chaque université gère à l’interne, des laboratoires et des centres chargés des enseignements par le multimédia. On citera, à Yaoundé, le Laborima et le Lets de l’École Nationale Supérieure Polytechnique qui compte parmi les établissements offrant la formation à distance par Internet. Ces laboratoires collaborent avec des partenaires étrangers soit de l’Europe, soit des États-Unis, soit, enfin, du Canada.

La Faculté de Médecine et des Sciences biomédicales pourvoit à la formation de ses étudiants grâce à de fréquentes liaisons Internet avec l’Université française de Bordeaux 2. Des cours par visioconférence se déroulent en permanence entre les deux établissements.

La Faculté des Sciences de l’Université de Yaoundé 1 a entrepris une formation partenariale fondée sur les nouvelles technologies dans le cadre du projet DIA et le projet CALLIOPE qui unit l’Université.

Au plan interne, cette Faculté dispense des cours de nouvelles Technologies, d‘électronique et d’informatique. La formation y est si performante que, cette année, près de 40% de demandeurs d’inscription ont sollicité la filière informatique.

L’Université de Dschang exerce une influence certaine dans la mise en place de la politique camerounaise de formation à distance. Désormais, en effet, des textes réglementaires déterminent très clairement les conditions de formation à distance et d’évaluation à la Faculté d’Agriculture et des Sciences Agricoles où les Tic occupent une place enviable dans l’enseignement universitaire.

L’Université de Yaoundé 1 et notamment, le Centre Universitaire des Technologies de l’Information (CUTI) a réaménagé ses espaces pour la recherche et la formation des personnels désireux de s’initier aux nouvelles technologies. Ce centre abrite également une académie Cisco.

Les Universités logent également au sein de leurs campus, des centres qui favorisent la culture de la recherche par Internet et la formation à distance. À l’Université Yaoundé 1, fonctionnent parallèlement les Laboratoires et réseaux pour les académies CISCO, les centres animés par l’Unesco. On compte également les centres de ressources comme le Centre Universitaire des Technologies de l’Information (Cuti), le Centre d’Informations de Ressources Documentaires (CIRD) et le Centre de Ressources multimédia du Campus de Yaoundé 1 qui facilitent la recherche chez les étudiants. Les Écoles Normales Supérieures, les facultés et les grandes écoles disposent des structures d’accueil pour la pédagogie et pour la Recherche.

La mise en service, depuis février 2003, du CIRD vise à faciliter l'accès aux collections imprimées et électroniques présentes dans les campus du monde entier, à faciliter l'appropriation des technologies en réseau pour les besoins de l'enseignement et de la recherche et, enfin, à proposer une formation à l'accès et à l'analyse de l'information ou à la préparation des cours et d'exposés fondée sur les TIC.

Ces missions permettent d'assurer la formation des jeunes en leur offrant un accès à la culture et à la connaissance, en leur ouvrant des possibilités d'insertion sociale, mais aussi de conduire une activité de recherche par le renouvellement et le développement des connaissances scientifiques qui doivent transiter par le Ceder, le Centre de Ressources Documentaires pour l'Enseignement Supérieur impliquant à la fois les enseignants, les chercheurs et les étudiants. Cette formule appuie la formation à distance par l’autonomie de la recherche gratuite au sein des universités.

Le centre dispose de bibliographies spécialisées sur cédéroms, de livres et de périodiques électroniques, d'abonnements aux services internationaux de fournitures de photocopies d'articles de périodiques, etc. La ruée vers le CIRD est le signe qu'un vide a été comblé avec succès car, outre la gratuité des services offerts, le temps de connexion est beaucoup plus long qu'ailleurs.

Comme il est fastidieux de décrire individuellement les capacités de chacune des universités camerounaises dépendant directement du Ministère de l’Enseignement Supérieur, on dresse ci-dessous le tableau qui donne les offres de ces établissements à la rentrée universitaire 2004-2005. Ces offres ne prennent pas en compte les possibilités totales présentes sur les campus, mais seulement celles qui sont mises à la disposition du public estudiantin et des enseignants.

Tableau 1 : Capacités d’accueil des Centres de Ressources multimédia dans les Universités d’État du Cameroun.

Établissement universitaire
Mode d’accès Internet
Centres de Ressources multimédia
Capacités d’Accueil

Université de BUEA

Vsat

Réseau Campus

Centres des Technologies de l’Information

60

Académie CISCO

20

Université de DOUALA

Vsat

Réseau Campus

Institut Universitaire de Technologie (IUT)

60

École Normale Supérieure d’Enseignement Technique

20

Académie CISCO

20

École Supérieure des Sciences Économiques et Commerciales

20

Écoles Doctorales

10

Université de DSCHANG

Vsat

IUT Fotso Victor à Bandjoun

20

Salle des Professeurs

10

Université de NGAOUNDERE

Vsat

Réseau Campus

Faculté des Sciences Économiques et de Gestion

20

Bibliothèque

20

Université de YAOUNDE I

Ligne Spécialisée

et Vsat

Réseau Campus

École Nationale Supérieure Polytechnique

21

Centre Inter Universitaire des Ressources Documentaires

50

Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines

10

École Normale Supérieure (ENS)

22

ENS annexe Bambili

10

Faculté des Sciences

20

Centre Universitaire des Technologies de l’Information

10

Académie CISCO

20

Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales

10

Université de YAOUNDE II

Vsat

Centre d’Études et de Recherche en Économie et Gestion (CEREG)

20

Programme de 3ème cycle Interuniversitaire en en Économie (PTCI)

20

Gestion de la Politique Économique (GPE)

10

Centre Multimédia

20

Laboratoire Informatique

20

Centre Multimédia Ecole de Journalisme

20

Avec des partenaires bilatéraux ou multilatéraux existe un vaste projet de connexion des universités camerounaises dont nous nous sommes fait l’écho dans Thot.[22] Ainsi est né le Projet VarsityNet pour l’interconnexion des centres universitaires du Cameroun. Ce projet peut être défini suivant ce descriptif :

La perspective de l’installation d’ici fin 2004 d’une interconnexion du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de trois Universités d’Etat du Cameroun par VSAT d’une part et l’acquisition effective de près de 1000 ordinateurs par les Enseignants de ces Universités d’autre part, commandent la mise en place d’une structure organisationnelle dotée de moyens humains et matériels devant permettre l’opérationnalité de l’infrastructure des sciences et technologies de l’information et de la communication (STIC) qui sera ainsi réalisée. Le déploiement et l’extension de cette infrastructure régulièrement actualisée s’appuieront aussi sur cette infrastructure organisationnelle.

Les appellations des structures, à titre d’exemple, Direction de la technologie, Centre de technologie, le sont à la lumière du fait que la technologie et la culture sont étroitement liées. Le défi consiste donc à créer les conditions d’adaptation et de développement des technologies pour le développement.

Les perspectives de mise en œuvre de cette interconnexion va entraîner, précise le plan national, la modification des organes du Ministère de l’enseignement supérieur. Par exemple, souligne ce plan, cette réalisation va exiger soit une redéfinition des missions de certaines directions du Ministère en charge de l’enseignement supérieur, notamment la Division de la prospective, de la recherche et de la coopération ainsi que la Direction du développement de l’enseignement supérieur, soit la création d’une Direction entièrement dédiée à la technologie. Dans cette dynamique, les missions du centre Universitaire des Technologie de l’Université de Yaoundé 1, doivent être revues et adaptées aux réalités actuelles des Tic.

Pour cela, les actions suivantes sont proposées:

La coopération universitaire et le développement des Tic

Un programme très élaboré, qui implique des partenariats entre les universités du Nord et celles du Cameroun, fonctionne depuis près d’une décennie. Le Fonds francophone des inforoutes qu’héberge l’AIF met en jeu les divers apprentissages et les nombreuses applications à distance par les Tic. L’agriculture, la foresterie, la santé, l’enseignement du français, etc. sont des domaines dans lesquels le FFI apporte son concours et grâce auquel la formation à distance connaît un effort certain en Afrique noire.

Les centres Syfed de l’AUF, devenus les centres d’accès à l’information, se voient maintenant doublés de campus numériques francophones qui favorisent la recherche, l’émulation et la connaissance. Le Campus numérique francophone est une plate-forme technologique d'appui aux universités, grandes écoles, centres de formation et laboratoires de recherche du Sud.

C'est un lieu dédié aux Tic, installé au coeur des campus universitaires. Connecté à l'Internet grâce à une liaison spécialisée, il est cogéré par l'Agence et l'Université d'accueil au sein d'un Conseil d'Orientation. Le campus numérique vise trois objectifs opérationnels

Le campus numérique  comporte dans son organisation fondamentale :

De nombreux projets ont été initiés pour intégrer l’éducation des TIC dans les cursus académiques et de formations de différents centres pour donner à tous les Camerounais les compétences et la compétitivité requise pour profiter des retomber de la mondialisation. Ces actions concernent :

Mais au niveau du ministère de l’Enseignement Supérieur, un projet fort intéressant vise la formation de tous les Chefs de Départements du Cameroun et de l’Afrique Centrale. En effet, l’introduction des Tic dans l’enseignement secondaire et supérieur figure parmi les programmes retenus par la Conférence des Ministres de l’Education des Etats Membres de la CEMAC, tenue à Yaoundé le 16 janvier 2004. Elle constitue une réponse au concept du NEPAD dont l’un des volets vise clairement à développer les TIC en Afrique.

Cependant, l’usage et la maîtrise des TIC dans les lycées, collèges et Universités dépendent de la qualité de la formation des personnels enseignants et des cadres dirigeants dans le domaine des TIC. Dans ce sens, la formation des Chefs de Départements s’avère indispensable.

La France apporte une très grande contribution au développement des Tic dans les universités; dans un rapport pour l’Union européenne, on peut lire que plusieurs actions sont actuellement centrées sur la mise en marche d'un réseau de moyens informatiques pour toutes les universités du pays, à travers le programme dénommé COMETES, d'orientation technologique et une base d'opérations par satellite.

Le projet COMETES, conçu pour être développé en trois ans à partir de 2002, est orienté sur trois axes: soutien institutionnel aux établissement technologiques du Cameroun; développement des nouvelles technologies de la communication et de l'information au service de l'enseignement et de la gestion; professionnalisation des formations et soutien à la recherche technologique appliquée. Ces projets doivent être complétés par d'autres, sur l'initiative de la société camerounaise elle-même. Avec le programme CAMPUS, 20 projets concernant les Sciences de la Terre, Ingénierie, Géographie, Histoire, Démographie, Economie, Biologie, Chimie et Médecine ont été mis en place avec l'aide de la France.

La France maintient aussi une collaboration permanente par des formations continues en entreprises camerounaises et par l'instauration de technologies appliquées pour professeurs et administrateurs de centres d'enseignement supérieur, notamment ceux qui sont orientés vers la technologie. De plus, le gouvernement français offre des cours de formation permanente sur Internet pour tous les centres d'enseignement supérieur du Cameroun. Il poursuit enfin un programme permanent de formation de 40 doctorants camerounais par an.

Le Gouvernement entreprend des actions essentielles en faveur de l’acquisition des Tic par les universités. L'une des priorités du gouvernement camerounais pour le pays et en matière d'enseignement supérieur concerne en effet la dotation convenable et massive en nouvelles technologies de l'administration et des centres d'enseignements, en particulier les centres universitaires dans le cadre de l’opération, un enseignant, un ordinateur, opération qui a pris fin en 2004 sous des conditions peu satisfaisantes pour certains enseignants.

Il faut aussi rappeler l’opération d’interconnexion, déjà évoquée, et l'installation d'un réseau informatique interne entre les universités ainsi que son ampliation vers d'autres universités des pays voisins[23]. Selon le rapport destiné à l’Union Européenne, on se permettra de citer ce long passage

La dotation en nouveaux instruments technologiques pour la gestion, l'information, la communication et le travail d'enseignant est en général très peu fréquent et souvent médiocre quant aux installations, à l'usage et au fonctionnement, si l'on compare avec les catégories européennes de fonctionnement minimal. En ce sens, les programmes de collaboration du gouvernement français sont de plus en plus intenses bien qu'encore insuffisants.

Le réseau informatique est faible et lent. Il a besoin, en urgence, de grands investissements qui permettent les connexions rapides avec les professeurs et scientifiques des autres universités du monde. Ce problème est prioritaire pour le Ministère de l'Enseignement Supérieur. L'intention est de garantir la connexion sous forme de réseau entre les universités du pays, mais aussi d'avancer avec d'autres institutions d'Enseignement Supérieur en Afrique Centrale, publiques et privées[24].

Les chefs de Département sont au centre de l’innovation pédagogique et de la recherche-développement dans les Universités. Leur appropriation des TIC représente un gage du développement de leurs applications en milieu universitaire. En effet, les Chefs de départements partageant les mêmes attentes, la même recherche d’innovation permanente, les mêmes problématiques et dans nombre de cas les mêmes matériels. Le réseau ainsi mis en place permet l’enrichissement constant des expériences, des développements et la réussite de chacun. Ce réseau de formateurs privilégie le partenariat et les convergences à travers un déploiement régional. Plusieurs objectifs sont recherchés à travers cette formation régionale. Les objectifs poursuivis sont :




[1] Cf. Louis Martin Essono, Thot. Cursus.edu, passim.

[2] A.M. Ngono in Présentation du plan média de la Présidentielle 2004, 14 sept. 2004, CRTV, inéd. p. 4

[3] Fame Ndongo, www.mincom.gov.cm consulté le 13 août 2004.

[4] Louis Martin Essono, thot.cursus.edu , passim.

[5] Cf. Louis Martin Essono in Langues et Communication n°3, p.111

[6] Tonyè, E. (à paraître)

[7] La lettre de Yaoundé n°2

[8] Cf. Onguene Essono, 2002, op.cit

[9] Extrait d’un article de Louis M. Essono in Langues et Communication, n°2, pp.110-111

[10] Représentations sociales, acteurs et pouvoirs dans l'appropriation sociale des dispositifs communicationnels : Recherche sur l’Internet au Cameroun (2002)

[11] CEA, 2001. p. 32

[12] Revue syfia, février 2000. (www.syfia.com)

[13] Plan National des infrastructures (2001 : 60 )

[14] Louis Martin Essono, Thot, cursus.edu, passim

[15] Cf. Louis Martin Essono, passim

[16] Langues et communication n°2 vol.1 oct. 2002

[17] Le Défi numérique, Yaoundé, 2002

[18] Formation foresterie\Évaluation des besoins en formation dans le secteur forestier en Afrique Centrale (2002)

[19] Journal télévisé de 20 heures 30, CRTV, lundi 20 septembre 2004

[20] www.cnaap.org

[21] www.cnaap.org

[22] Louis Martin Essono, passim

[23] Louis Martin Essono, Thot .cursus.edu passim

[24] J M. Hernandez Diaz, (2002) : L'état des universités et des centres d'enseignement supérieur au Cameroun.